Une fois de plus, Israël est en train de prouver, à ceux qui doutent encore, qu'il tue les Palestiniens dans la plus totale indifférence internationale, et dans la plus totale impunité. L'armée israélienne maintenait, hier, samedi le pilonnage de la bande de Ghaza, portant le nombre de victimes de cette agression, insensée, contre une population désarmée, à 127 morts et presque un millier de blessés. Un lourd bilan provisoire d'une attaque que rien ne saurait justifier, tellement la réplique aux tirs de roquettes du Hamas est disproportionnée.

Une guerre ?'absurde et inutile'', estiment des titres de la presse internationale, qui s'interrogent sur les vrais mobiles de cette ?'énième'' agression sioniste contre les Palestiniens. Israël serait-il préoccupé par l'accord intervenu entre les frères ennemis palestiniens, le Hamas et l'OLP? A moins que l'existence même du Hamas est une donnée que ne peuvent accepter les tenants de l'extrême droite israélienne, qui pressent, actuellement, le gouvernement Netanyahu d'intensifier l'offensive contre les civils palestiniens de la bande de Ghaza. Hier, au moins 22 Palestiniens ont péri, à la suite des frappes aériennes israéliennes. Le raid le plus meurtrier a eu lieu dans le quartier Cheikh Radouane, dans l'ouest de la ville, où 6 Palestiniens ont trouvé la mort, selon le porte-parole des services d'urgences, Achraf al-Qoudra. Les 6 hommes, âgés de 21 à 58 ans, étaient assis dans la rue, devant leurs maisons, lorsqu'ils ont été touchés par le tir. Plus tôt dans la journée, Achraf al-Qoudra avait annoncé la mort de 8 autres personnes. Cinq d'entre elles ont été tuées, lors d'un raid sur Jabaliya, dans le nord de la bande de Ghaza et 2, plus au sud, à Deri el Balah. Le nombre de blessés par ces raids aériens a atteint les 940 habitants. Les frappes d'hier ont touché, notamment, une banque, 2 mosquées et les domiciles de dirigeants du Hamas, selon les autorités de Gaza.

OPERATION TERRESTRE EN PREPARATION

L'armée israélienne a assuré avoir « porté atteinte significativement aux capacités du Hamas », au pouvoir à Ghaza, après des élections législatives transparentes. Par ailleurs, l'opération terrestre est en préparation, selon des responsables de l'armée sioniste, notamment en vue d'une invasion de la bande de Ghaza. Des combats au sol ne sont pas à écarter, en cas de pénétration des chars israéliens à Ghaza. Plus de 30.000 réservistes sont sur le pied de guerre. « Nous préparons les prochaines étapes de l'opération, pour que les forces soient prêtes à entrer sur le terrain, » a déclaré, samedi, à la radio militaire le porte-parole de l'armée israélienne. « Nous prenons en compte toutes les ramifications, tout ce qu'il est nécessaire de faire », a-t-il souligné. Devant la dégradation continue de la situation et l'urgence de faire cesser l'agression sioniste, la Ligue arabe va se réunir, lundi, pour tenter de trouver une solution à cette crise, même si, sur le front diplomatique, toutes les tentatives de médiation ont, jusque-là, échoué. A commencer par celle d'Obama, le président américain, rabroué par le Premier ministre israélien. Vendredi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a proclamé qu'Israël résisterait à toute ingérence internationale en vue d'un cessez-le-feu. « Aucune pression internationale ne nous empêchera de frapper les terroristes qui nous attaquent », a-t-il assuré. L'assurance israélienne à poursuivre le massacre des Palestiniens de la bande de Ghaza est, d'autre part, justifiée par les soutiens incompréhensibles de plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne ou la Suède, à ces frappes génocidaires, sous l'ignoble prétexte de protéger Israël des tirs de roquettes du Hamas, interceptées d'ailleurs en plein vol par le système de défense aérien de Tsahal. L'opération ?'barrière protectrice'' est la troisième en 4 ans.