Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les services de sécurité brésiliens espionnent le Mondial

par Farid Farah

Selon la presse brésilienne, l’affaire Fofana a montré que les services de sécurité de ce pays ont monté un programme pour intercepter et stocker des informations multimédia sur des millions de personnes utilisant leurs terminaux mobiles en mode vocal ou en messagerie. Principale conclusion sur cette affaire : Edward Snowden a raison d’alerter l’opinion mondiale que désormais, les communications privées n’existent plus. Le processus de surveillance électronique de masse adopté par la police fédérale brésilienne a permis de découvrir, pour la première fois de l’histoire du pays, les agissements des autorités brésiliennes et surtout les interceptions de masse des terminaux des supporters, athlètes, personnel de la FIFA et des délégations étrangères. Nous ignorons si les smartphones des supporters algériens étaient bien surveillés, mais une chose est sure, c’est que cette affaire a permis de découvrir une autre facette des techniques d'investigation menées par de nouvelles entités sécuritaires appuyées par les agences de renseignement. Ces entités auraient créé un programme qui a pour but d'intercepter et de stocker la totalité des informations transportées par les terminaux.

L’affaire Fofana qui menace l’intégrité de la FIFA, a montré que ce programme a été principalement utilisé sur le service voix. Des enregistrements de fichiers sonores de plus de 2 millions de personnes auraient été effectués. Cette affaire d’espionnage représente un niveau supérieur de violation de la vie privée des exploitants des réseaux des quatre opérateurs des télécommunications brésiliens. Finalement, l’affaire Fofana attire l’attention sur la collaboration entre les services de sécurité et les opérateurs. En 2018, il y aurait plus de 10 millions d’accès sans fils dans le monde. Actuellement, c'est en Asie que se trouve la majorité de ces hotspots (68,9%), loin devant l'Amérique latine (12,3%), l'Europe (9%) et l'Amérique du Nord (8,7%). La Chine compte à elle seule quelque 620.000 hotspots sans-fil (bornes WiFi). Fin 2013, le Brésil en comptait déjà près de 500.000, en prévision de l'arrivée massive de visiteurs étrangers pour la Coupe du monde de football de la FIFA. Ceci signifie que cette collaboration n’aura pas de frontières et que toutes les données stockées dans un terminal peuvent être exfiltrées. Ce qui devrait pousser les usagers à plus de prudence lors de l’utilisation d’un terminal dans un pays étranger.