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Quatre postulants et un rêve

par R.N.

Il n’en reste plus que quatre, deux titans sud-américains et deux colosses européens, qui attendent leur demi-finale, Brésil-Allemagne mardi et Argentine-Pays-Bas mercredi, pour savoir qui ira en finale du Mondial-2014 au Maracana de Rio le 13 juillet. Ces affiches sont des classiques du foot mondial et pèsent au total dix titres en Coupe du monde.

Argentine-Pays-Bas, c’est le remake de la finale du Mondial-1978 remportée par l’Albiceleste (3-1 a.p.). Brésil-Allemagne, c’est aussi le souvenir d’une finale, plus proche, en 2002, gagnée par les Brésiliens (2-0). Mais pour la Seleçao, il manquera un invité de marque à la table des demi-finales: Neymar, victime d’un coup dans le dos donné en quart par le défenseur colombien Zuñiga. Le crack du Barça souffre d’une fracture à une vertèbre et son Mondial est fini. Il pourra rejouer dans quarante jours.

De la présidente du Brésil Dilma Rousseff au président de la FIFA Joseph Blatter, tout le monde a twitté son petit message de soutien pour un prompt rétablissement. Mais «the show must go on». Sur le papier, il reste encore des stars capables de renverser des défenses, des matches ou les fans dans les tribunes.

Au Brésil, le défenseur central David Luiz s’est transformé en buteur, avec deux réalisations jusqu’ici, dont un coup franc terrible contre la Colombie en quart de finale.Dans les rangs de la Mannschaft, il y a Müller, pour la jeune génération (4 buts au Brésil) et le vétéran Klose, qui a rejoint Ronaldo «O Fenomeno» en tête du classement des meilleurs buteurs en Coupe du monde (15 réalisations tous deux).

Et comme l’Allemagne est une équipe complète, même le gardien Neuer peut faire vibrer les foules, comme quand il sort en libero loin de sa surface (face à l’Algérie en huitième de finale) ou se transforme en véritable homme-mur (face à la France en quart).

Les Pays-Bas comptent toujours dans leurs rangs des joueurs «fuoriclasse», comme Robben, Van Persie ou Sneijder. Même si ce trio a buté sur la défense du Costa Rica, coriace en quart. Et puis pour l’Argentine, il y a Messi, évidemment, quadruple Ballon d’Or qui enchante toujours avec ses fulgurances.

Messi peut déjà savourer d’être présent dans le dernier carré en regardant la liste des stars qui manquent désormais à l’appel. Cristiano Ronaldo, dernier Ballon d’Or en date, a quitté le Mondial avec le Portugal dès le premier tour, tout comme Balotelli et Pirlo (Italie), Xavi et Casillas (Espagne), Drogba et Touré (Côte d’Ivoire) ou encore Eto’o (Cameroun).

Cavani a ensuite disparu en huitième de finale avec l’Uruguay, qui avait déjà perdu son enfant terrible Suarez, redevenu le serial-mordeur sur le défenseur italien Chiellini, et suspendu neuf matches et quatre mois de toute activité liée au football.

L’écrémage s’est poursuivi en quarts de finale. Ronaldo, champion du monde 2002 avec le Brésil, a regretté que le Mondial-2014 dans son pays ait perdu trois grands attaquants à ce stade de la compétition: «Benzema éliminé avec la France, James Rodriguez éliminé avec la Colombie et Neymar qui a été blessé».

«O Fenomeno» préfère «que le Brésil affronte l’Allemagne en demi-finale, car la France a été un tel cauchemar pour nous en Coupe du monde».

L’ancien joueur de l’Inter Milan sait de quoi il parle. Il faisait partie de la Seleçao battue (3-0) par la France en finale du Mondial-1998. Et c’est lui qui avait marqué le doublé de la victoire contre l’Allemagne (2-0) en finale du Mondial-2002. Pour Ronaldo, il ne fait aucun doute que la Seleçao, même sans Neymar, ni Thiago Silva suspendu pour la demi-finale, sera au rendez-vous au Maracana le jour de la finale. Pourquoi ? «La meilleure marque de soutien qu’on peut témoigner à Neymar est de gagner la Coupe du monde et de lui dédier». Raisonnement imparable.