Le ramadan est là.
Cela se voit dans les rues et les marchés. Mais au plus grand étonnement du
citoyen-jeûneur, la zlabia, cette friandise nationale, se fait désirer cette
année, contrairement aux années précédentes. Ce gâteau oriental est pour
beaucoup de gens indispensable à la meïda du f'tour. Lundi, deuxième jour de
ramadan, un homme, rencontré près du marché couvert du centre-ville, nous dit
avoir parcouru toute la ville à la recherche éperdue d'une livre de zlabia,
mais en vain, se désole-t-il. Aux quatre coins de Tiaret, les commerces en
gâteaux orientaux, d'habitude si nombreux pendant ramadan, se font rares cette
année, en raison du «tour de vis donné par les autorités locales à cette
activité qui s'exerce souvent dans l'anarchie la plus totale et des conditions
d'hygiène déplorables», selon l'avis d'un adhérent d'une association locale de
défense et de protection du consommateur. Fabriquée dans un four banal, datant
des années quarante et toujours en activité sur le boulevard Emir Aek (ex-rue
Bugeaud), la fougasse, particulièrement appréciée pendant ce mois de toutes les
envies, n'a pas la cote non plus, concurrencé par le pain dit «syrien», à la
qualité et au goût pas forcément meilleurs. Quant au pain «volcan», -une
galette de semoule cuite au four traditionnel construit à base de paille et de
bouse de vache-, et autre matloûe, plus personne ou presque n'y prête attention
tellement sa cherté, entre 25 et 30,00 dinars/pièce, est loin de garantir une
qualité qui n'est plus qu'un lointain bon souvenir de ceux qui sont
nostalgiques du ramadan d'antan.