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Fin de la protestation des mal-logés : La voie du tramway libérée, à Es Sénia

par Djamel B.

Bloquée par des mal-logés d'Es Sénia, pendant plus d'une semaine, la voie du tramway a été libérée et rouverte à la circulation, a-t-on constaté, hier, sur place. En effet, des habitants d'un immeuble menaçant ruine, en attente d'être relogés, depuis plusieurs années, avaient décidé, il y a plus d'une semaine, de bloquer la voie du tramway, en plein centre de la commune d'Es Senia. Les habitants avaient érigé une barricade en plein milieu de la rame. Le tramway dont le terminus se trouve à l'Université d'Es Senia, était contraint de rebrousser chemin au centre d'Es Senia. Cette situation a pénalisé bon nombre d'habitants, notamment ceux habitant entre le centre-ville d'Es Senia et l'Université d'Oran, contraints de prendre le bus ou de poursuivre leur chemin à pied.

Depuis l'incident tragique dans le quartier de Carteaux, qui a fait quatre morts d'une même famille, suite à l'effondrement de leur habitation, Oran a vécu, particulièrement, durant le mois de juin dernier, sous la tension des mouvements de protestation, déclenchés dans les quartiers populaires, menaçant ruine. Malgré les opérations de relogement menées par les autorités locales, les protestations se sont poursuivies pour les familles bénéficiaires des pré-affectations qui n'ont pas encore été relogées. C'est le cas d'une grande partie des habitants d'El Hamri qui sont sortis dans la rue pour demander que leurs dossiers soient pris en charge. Le climat était tendu. Jeunes, hommes et femmes, ont bloqué le 1er boulevard périphérique (Bd Colonel Benabderezzak), pendant des heures, sous le regard des forces de l'ordre, mobilisées sur place, pour veiller à l'ordre public, en signe de protestation contre le retard accusé pour leur relogement. Pour calmer les esprits, le wali d'Oran est intervenu à la radio d'Oran, pour annoncer le relogement de 2.200 familles, dont 1.100, habitant le vieux-bâti, avant le mois de Ramadhan. Il s'était, également, engagé à reloger 1.087 autres familles, habitant les quartiers populaires de Derb, El Hamri, Médiouni et 9 familles de Sidi Houari, avant le mois d'août. D'autre part, des dizaines d'exclus de l'opération de relogement des habitants du quartier d'El Hamri ont, à la même période, investi la rue à l'intersection du Bd de l'ANP et l'Ave Mekki Khelifa pour demander une prise ne charge de leurs cas.

En outre, Victor Hugo, Bastié et le bidonville du lieu-dit «virage» dans la localité de Aïn El Beida, commune d'Es-Senia, ont été, également, presque simultanément, le théâtre de troubles sur la voie publique, avec comme conséquence directe, le blocage, pour plusieurs heures, de la circulation automobile.

L'opération de relogement des habitants du vieux bâti menée, ces derniers jours, par les pouvoirs publics, et dont les quartiers susmentionnés semblent, jusqu'à l'heure, en avoir été «écartés» n'a, en effet, pas fait que des heureux parmi les candidats au relogement. Il est à noté que 3.404 détenteurs d'arrêtés de pré-affectation, des quartiers de Mediouni, Derb, El Hamri et Sidi El Houari, sont concernés par l'opération de relogement. Lors d'une récente réunion avec les représentants de ces quartiers, le chef de l'exécutif a indiqué que cette opération sera abordée en trois phases et sera achevée avant la fin de cette année. Il a donné des chiffres et des échéances, à savoir : 1.087 familles à reloger avant la fin du mois d'août, 616 familles avant la fin du mois d'octobre et1.701 familles avant le 31 décembre 2014.