Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le «jardin citadin méditerranéen» coûtera 350 millions de dinars

par Houari Saaïdia

Après une longue traversée du désert qui a même failli hypothéquer son destin, voilà enfin le projet du « jardin citadin méditerranéen», un immense pan de verdure qui va s'étendre sur 25 hectares sur la frange marine est de la ville d'Oran, qui commence à se réaliser sur le terrain. D'un coût estimatif de 350 millions de DA, cet espace vert ne se veut pas un simple jardin public, à l'instar de celui de M'dina Djdida, d'El-Othmania ou la «Promenade de Létang», c'est-à-dire un terrain clos, paysagé et planté, destiné à la promenade et à l'agrément du public, mais plutôt un parc citadin conçu de la même façon que les lieux urbains et bénéficiant des mêmes attentions que les bâtiments officiels, avec à la clé une architecture et un mobilier spécifiques dans cet espace à mi-chemin entre la ville et la nature. En fait, ce jardin ne sera pas implanté sur 25 hectares d'un seul tenant, mais sur deux sites très légèrement séparés l'un de l'autre. Le premier, le principal, côtoie la frange marine d'Oran, pratiquement entre le tribunal administratif sis à Es Seddikia et l'hôtel Méridien, en passant par la résidence El-Bahia. Quant au second site, il se trouve du côté du boulevard Millenium. En effet, le wali, M. Zâalane Abdelghani, a donné, la semaine dernière à l'occasion d'une visite à travers plusieurs chantiers dans les daïras d'Oran et d'Arzew, le coup d'envoi officiel aux travaux de ce projet, dont l'étude avait été réalisée par le BET algéro-tunisien spécialisé «Eco-Plan». Le chef de l'exécutif de la wilaya, en évoquant l'importance de ce jardin qui vient d'être réapproprié par les citoyens d'Oran, une ville qui accuse un déficit en matière d'espaces verts, de loisirs et de détentes, a instruit la Direction de l'Environnement, à l'occasion de la visite qu'il a effectuée sur site, à réaliser un parking, comme solution aux problèmes de stationnement de véhicules qui vont se poser en perspective. Il importe de rappeler qu'au départ, lors de la présentation de l'étude au temps de l'ex-wali, M. Boudiaf Abdelmalek, il était question d'un petit cafouillage à mettre au clair. En ce sens que la «zone II» du jardin citadin, c'est-à-dire celle située côté tissu urbain parallèlement à la frange marine de l'autre bout de la route qui débouche sur le rond-point de Canastel, semblait empiéter sur une partie du foncier réservé pour un autre projet tout aussi important. Raison pour laquelle le maître d'œuvre «Eco-Plan» avait tenu plusieurs séances de travail avec la cellule de wilaya rattachée au comité de pilotage chargé du dossier de «la modernisation du grand Oran », et ce sous la supervision du directeur de l'Environnement de wilaya en sa qualité de maître d'ouvrage et chef de projet. Il s'agissait donc, essentiellement, de résoudre le chevauchement qui est apparu entre les plans de bornage relatifs au jardin citadin et un autre projet structurant limitrophe.

 Il est utile de rappeler que le projet en question a été inscrit depuis plusieurs années déjà, mais il est resté en stand-by pour des raisons inconnues, jusqu'en 2011 où le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a relancé ses services pour engager les procédures administratives nécessaires à la publication d'un avis d'appel d'offres international pour l'étude de ce jardin. D'aucuns n'ignorent l'effort consenti par l'ex-wali, y compris par l'exercice d'un «forcing» à haut niveau, afin de remettre sur les rails ce grand projet qui contribuera à donner à Oran sa dimension de métropole, avec une approche orientée vers la création de nouveaux espaces verts qui manquent affreusement à Oran. D'après nos informations, la 1ère étape de réalisation de ce parc aux multiples facettes consistera à mettre en place un rideau de verdure doublé de palissades et d'une ceinture d'arbres. La seconde consistera au reboisement d'au moins le tiers du terrain, à l'aménagement d'une aire gazonnée, d'un pont en bois, d'une dizaine de passerelles permettant de passer d'une aire de détente à l'autre, de kiosques et de cafétérias, qui seront construites en structures préfabriquées en bois. Le tout sera entouré de nombreux espaces de jeu pour enfants, dont des balançoires, toboggans, mini-trains en bois, glissoires, sablières, radeaux et autres, qui feront la joie des plus petits. Ce lieu idyllique sera également clairsemé de chemins dits de santé, d'une petite centrale photovoltaïque et, côté pratique, de parkings gardés, etc. Et, enfin, cerise sur le gâteau, un grand lac artificiel y sera aménagé.