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THENIA: Un Ramadhan dans le noir

par O. M.

Il y a trois mois, le vice-président de l'APC de Thenia avançait que grâce à une conséquente enveloppe de 15 millions de DA, octroyée dans le cadre du programme sectoriel du développement, la ville retrouvera la lumière durant le mois sacré. Hélas au deuxième jour du mois de Ramadhan, l'ensemble des quartiers de Thenia se trouvaient plongés dans le noir.

«C'est malheureux , nous accomplissons les prières des tarahouihs dans le noir», se lamente un quinquagénaire de la cité Sigwald. Et d'ajouter: «cette situation n'encourage pas nos familles à sortir pour les veillées traditionnelles». Au centre-ville ou ce qu'il en reste du fait du grand projet de la voie ferrée, obligeant les Turcs à isoler leur chantier avec des tôles, pénalisant les habitants, qui doivent faire un grand détour pour accéder à la mosquée, les ruelles menant à cette dernière sont plongées dans le noir.

Le bureau de poste qui ouvre ses portes en soirée, est quasiment dans le noir, ainsi que les rues menant au siège de Sûreté de daïra et à la BMPG. Seulement six lampadaires trônent devant le siège de la daïra et de l'APC sans plus.

Le sujet préféré des citoyens reste la placette et pour cause, elle a été refaite, il y a deux ans, à coups de milliards, dans le cadre des aménagements urbains, une cinquantaine de lampadaires, du gazon et des bancs publics furent placés, mais tout cela a disparu. A la cité Afrique ,une fois les ?tarahouihs' accomplies la vie cesse . «Cette situation ouvre la voie à toutes les dérives, lance un riverain, nous avons peur pour nos enfants».

Les Mennervillois (habitants de Thenia) se demandent ce que font les élus depuis dix mois déjà. « Cette situation a pénalisé aussi les milliers de mordus de football, qui n'ont trouvé aucun lieu public pour suivre les matches des verts puisqu'aucune initiative n'est venue pour rassembler les jeunes », insiste le président d'une association de jeunes, très remonté contre certains élus «qui ne font rien pour nous», dira t-il. Le constat est amer car la commune est dépourvue à plus de 80% d'éclairage public.