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On
ne donnait pas trop cher de leur peau il y a quelques mois, mais la pugnacité
aidant, le talent et le travail à cœur, ils auront réussi à forcer le respect
et l'admiration des supporters, la reconnaissance des adversaires eux-mêmes et
de spécialistes connus dans la sphère foot. Mieux, les Verts sont passés à côté
d'un réel exploit, et qui n'aurait pas été volé, en se qualifiant aux dépens
des coéquipiers de Müller aux ¼ de finale de la Coupe du Monde. La France,
l'adversaire du gagnant dans ce match qui a opposé lundi dernier les Allemands
aux Algériens, devait pousser un ouf de soulagement lorsqu'elle a évité, de
justesse, une confrontation avec les guerriers du Sahara, à la veille de la
fête de l'indépendance de l'Algérie SVP. Toute une histoire d'orgueil que la
France ne pourrait éviter, du reste. Car, le lien de l'histoire existe bien
avec les Allemands, bien sûr en sens inverse du fil. Et, il y a surtout une
histoire de suprématie que se disputent les deux nations sur plusieurs fronts
en Europe. C'est la magie du football qui fait vibrer les peuples et leurs
dirigeants. Sport et politique ont toujours fait bon ménage.
Les Verts sont rentrés hier chez eux, où ils ont été accueillis « officiellement » en héros par une foule qui tenait à leur exprimer sa fierté d'avoir d'aussi valeureux représentants, ambassadeurs. Onze joueurs, avec des maillots en sueur, valent l'espace d'une compétition planétaire mieux que des centaines de diplomates aux cols blancs. La population ne sera pas avare en remerciement, les coéquipiers de Brahimi auront droit à toute la révérence qui leur sied. Pour longtemps, toujours. Le public n'oublie pas les exploits sur les stades. On peut s'assurer de cet état d'esprit avec le respect et l'amour qu'on porte toujours, 32 ans après, à la génération des Madjer, Belloumi, Assad. Un amour dû, ou normalement dû, à la patrie. Si on lui accordait à cette patrie le minimum de passion qu'on fait entourer au ballon, on serait parmi les nations les mieux nantis, pas seulement sur le plan footballistique. Enfin, hormis cette belle performance du onze national en terre brésilienne, le football n'a rien de si beau sur les terrains locaux garnis de gazon esthétique. En vérité, si les Bougherra, Feghouli et M'bolhi ne donnaient pas le bon exemple à suivre, si leur exploit reste en l'état, et qu'il ne soit pas vite effacé par d'autres prouesses, meilleures, en signe de consécration d'une certaine suprématie à défendre âprement et à chaque moment, tout n'aurait été que victoire éphémère. Bentaleb, Taïder, Ghoulam peuvent tenir encore dans la compétition de haut niveau jusqu'à quatre, cinq, même dix ans, s'il n'y a pas de méchantes blessures pour certains d'entre eux, et après c'est quoi ? Le néant !? En matière de football, ou tout autre créneau, la formation tient toujours un rôle primordial. La formation, c'est le secret de la réussite des grands clubs de football. Il ne faut pas oublier comment on a pu former ce groupe, ni oublier notre modeste niveau s'agissant de nos footballeurs locaux. Et ce n'est pas que les talents soient rares, ce sont les mentalités rétrogrades, nihilistes, qu'il faut bannir. Savourons nos victoires et faisons en sorte de les perpétuer. |
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