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Elections européennes : Pour quel avenir ?

par M'hammedi Bouzina Med : Bruxelles

Près de 500 millions d'électeurs européens sont concernés par l'élection de leurs représentants au Parlement européen. Après les sept pays qui ont voté depuis jeudi dernier, les 21 pays restants de l'UE ont clôturé, dimanche, l'opération de vote.

Dimanche 25 mai, l'Europe a vécu dans une ambiance électorale calme malgré une campagne électorale intense, tranchée et bruyante. Entre les partis de droite traditionnels, adeptes de l'austérité économique, et ceux de la gauche qui appellent à plus de soutien des Etats et de solidarité dans le partage des richesses, les partis nationalistes, ceux d'extrême droite et plus particulièrement ceux dits eurosceptiques, ont profité du clivage gauche-droite pour creuser leur lit et engranger, selon les sondages, quelques points. Au centre du débat: l'utilité de l'Union européenne (UE) dans sa forme architecturale et institutionnelle actuelle et surtout pour quelle orientation politique et quel avenir. A la faveur de la crise financière de 2008, la confiance des citoyens dans les politiques européennes a été largement écornée : Bruxelles et ses institutions sont mises à l'index et accusées de tous les maux que vivent les peuples d'Europe. En conséquence, ce manque de confiance risque, selon les sondages, de se traduire par une abstention record à l'échelle de l'Europe et le risque de l'arrivée de partis politiques nationalistes, extrémistes et eurosceptiques au Parlement européen (PE). Il s'agit pour cette nouvelle législature de désigner 751 eurodéputés pour un mandat de 5 années. Dimanche en milieu de journée, les médias faisaient état d'une faible affluence dans les bureaux de vote, hormis les pays où le vote est obligatoire (Belgique). Au Parlement européen, une soirée électorale particulière a été programmée pour suivre, à partir de 19h00, les résultats du vote dans chaque pays. Des conférences de presse sont programmées tout au long de la soirée. Des milliers de journalistes accrédités à Bruxelles ou venus spécialement du monde entier sont présents dans la capitale européenne pour couvrir l'événement. Le lâche attentat terroriste qui a frappé Bruxelles, dans l'après-midi de samedi, ne semblait pas avoir d'effet sur le déroulement du vote en Belgique. En revanche, des milliers de journalistes étrangers présents à Bruxelles ont repris l'information de l'attentat contre le musée juif de Bruxelles. Est-ce à dire que c'est là l'effet recherché par les terroristes ? Multiplier l'effet médiatique de leur crime, provoquer la peur, augmenter le sentiment de haine entre communautés, semer le doute sur les auteurs de l'attentat et leurs commanditaires, générer le sentiment contre la présence des étrangers, etc.

En tous cas, dimanche, jusqu'en début d'après-midi, Bruxelles affichait son calme habituel et les citoyens, quittant les bureaux de vote, s'orientaient vers les nombreux parcs de la ville ou occupaient les terrasses des cafés-bars, profitant d'une journée printanière et une température agréable. Au moment où nous mettons sous presse, les premières estimations à l'échelle européenne donnaient un taux de participation moyen de l'ordre de 16%. Les sondages prévoient une participation autour de 40- 42%, soit l'équivalent de la précédente législature (2009) qui avait atteint une moyenne de 43% de participation.