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Mouvement des non-alignés : 80 ministres et personnalités attendus à Alger

par Zahir Mehdaoui

80 ministres, personnalités et responsables d'institutions internationales sont attendus aujourd'hui à Alger pour participer à la 17ème conférence ministérielle du mouvement des non-alignés (MNA). L'événement organisé par l'Algérie verra également la participation à titre d'invités des ministres turc et espagnol des Affaires étrangères, mais aussi un ancien président d'un pays d'Amérique latine en sus du secrétaire général de la Ligue arabe, du président de la Conférence islamique et du premier responsable de l'Union africaine. C'est ce qu'a annoncé hier le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, à l'occasion d'une conférence de presse consacrée principalement à la présentation de la rencontre d'Alger qui intervient, faut-il le souligner, dans un contexte international tendu.

La participation du Maroc n'a pas été confirmée. Le ministre des Affaires étrangères s'est contenté hier, lorsque la question a été soulevée, de déclarer que ce pays «a été invité et sera le bienvenu». La «défection» du Maroc est bien évidement liée au problème du Sahara occidental dont le MNA soutient l'autodétermination conformément aux résolutions des nations unies. Ceci étant, le ministre des Affaires étrangères semble croire à une sorte de «déclic» qui pourrait revigorer un MNA qui a perdu du poids après la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide. Lamamra estime que le rôle que pourrait jouer le mouvement des non-alignés sur cette planète est plus que jamais important. Il citera notamment l'échec de la communauté internationale à régler les conflits meurtriers dont sont le théâtre plusieurs pays, notamment la Syrie et l'Ukraine, ou encore le conflit palestinien qui n'a pas encore trouvé d'issue 66 ans après son invasion par l'Etat hébreu. «Le non-alignement est un projet alternatif à la confrontation des deux blocs de l'Est et de l'Ouest», a souligné Lamamra. Maintenant que la guerre froide est terminée, à quoi servira le MNA ? Le chef de la diplomatie algérienne est catégorique, contrairement aux idées reçues, le MNA reste une «force morale et politique» qui travaille au sein de l'organisation des Nations unies, a-t-il martelé en soulignant que le mouvement qui a un passé, un présent et un avenir pourrait constituer un front pour régler les conflits dans le monde.

Sur le chapitre purement technique, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué qu'une plateforme sera soumise aux ministres participants à cette 17ème conférence qui se déroulera du 26 au 29 juin. La «plateforme» portera sur de nombreux thèmes, notamment le terrorisme, le crime transnational, la circulation des armes, l'apartheid et l'islamophobie, a encore fait savoir le ministre qui rappelle en ce sens la «détérioration» des relations internationales à cause de tous ces fléaux.

Par ailleurs, interrogé sur les problèmes du Sahel, Lamamra a déclaré que l'Algérie est un acteur incontournable dans la région. «L'Algérie est un pays du Sahel qui a quelque 2400 km de frontières avec ses voisins», note le conférencier qui soutient dans le même cadre que la relation de l'Algérie avec les autres pays du Sahel est «stratégique». Le responsable de la diplomatie algérienne a annoncé en outre qu'une réunion sera organisée à Alger le mois de juin prochain et devrait réunir les responsables de l'Etat malien et les différents mouvements qui sont entrés en dissidence avec l'Etat central. Pour notre ministre cette réunion sera une rencontre de coordination car, estime-t-il, le conflit malien doit trouver des solutions entre Maliens et à l'intérieur du Mali.