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Constructions et extensions, infractions urbanistiques, atteinte au foncier? : L'illicite prend des proportions démesurées à Aïn El-Turck

par Rachid Boutlélis

Les infractions relevées dans le domaine du foncier, conjuguées au phénomène des constructions et des extensions illicites, ont pris des proportions démesurées dans la daïra d'Aïn El-Turck et ce, avec tout l'impact négatif qui se répercute sur l'environnement de cette région côtière, dont la principale vocation s'articule autour du tourisme. Ce malheureux état de fait alimente régulièrement les discussions sur la place d'Aïn El-Turck et s'est illustré ces trois dernières années, de manière désolante, avec une série inédite de mesures de suspensions à l'encontre des P/APC et ce, suite aux poursuites judiciaires dont ils ont fait l'objet. Du coup, trois des quatre communes de cette daïra se sont retrouvées avec des maires intérimaires pour gérer les destinées des circonscriptions devenues vacantes et tenter d'aller, en sachant résister au magnétisme du chant des sirènes, jusqu'au bout du mandat interrompu, entamé par leurs prédécesseurs. Dans la plupart des cas, les infractions citées en préambule ne sont pas étrangères aux décisions de suspensions notifiées par l'ancien et l'actuel wali d'Oran. Lors d'un entretien accordé au Quotidien d'Oran, le chef de daïra d'Aïn El-Turck a fait remarquer en substance «avoir hérité d'une situation préjudiciable dans le domaine du foncier». Il importe de noter, dans ce contexte sensible, que cette daïra côtière riche en potentialités touristiques, qui s'étend sur une superficie de 19,410 hectares, dont la majeure partie est répertoriée sur la façade maritime, s'est retrouvée malgré elle sous les feux des projecteurs à la faveur d'une série de scandales du foncier. En effet, en dépit des textes de loi stipulant clairement les règles élémentaires relatives au respect, à la sauvegarde et à la protection de l'environnement, l'anarchie, synonyme d'infraction, prévalant dans le domaine en question ne cesse de défigurer les paysages de ce littoral et ce, avec toutes les contraintes et autres désagréments, qui en découlent lamentablement sur le secteur du tourisme. Sur la liste de ce triste constat, il y a lieu d'ajouter l'occupation illicite de biens communaux, comme à titre d'exemple le prestigieux théâtre de verdure de la localité de Trouville, véritable ouvrage d'art squatté depuis plus d'une dizaine d'années par des familles venues des différentes contrées de l'ouest du pays ou encore le très convoité ancien centre de colonie de vacances, communément appelé «Le château», situé sur l'Allée des villas, surplombant la plage Beau Séjour, dans la commune d'Aïn El-Turck où il était prévu, en principe, la réalisation d'une maison pour les handicapés avec à la clé un apport financier dégagé par la wilaya d'Oran deux ans auparavant, (information publiée à l'époque sur Le Quotidien d'Oran). La décision, prise l'année dernière, concernant la promulgation de la loi 08/15 relative à la régularisation des biens de l'Etat, a eu l'effet de secouer la ruche, qui a permis de dévoiler l'importance de l'essaim d'irrégularités dans le domaine du foncier. «La ligne rouge a été franchie allègrement sans que personne ait encore osé crier au scandale. Le littoral ouest a été en grande partie dépecé et il est encore temps d'arrêter le massacre», a déploré un architecte à la retraite, natif des lieux. Un avis partagé à l'unanimité par les anciens riverains, qui évoquent toujours avec nostalgie la belle façade maritime, jalonnée d'architectures adéquates et agrémentée par de beaux paysages, ayant fait jadis la bonne renommée de leur région natale. Les opérations de démolitions de constructions et autres extensions illicites se succèdent régulièrement ces dernières années et sont ponctuées par des enquêtes des services de sécurité, menées dans le cadre des affaires liées aux transgressions aux règles du foncier. Ce malheureux état de fait constitue actuellement l'essentiel de l'actualité dans cette partie de la wilaya d'Oran, dont la population dépitée ne cesse de revendiquer des mesures répressives exemplaires, conformément à la loi en vigueur à l'encontre de tout contrevenant du foncier et ce, sans aucune distinction.