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Evocation : A la mémoire de feu Zenagui Ali dit Allel

par Benbouha Khatir

Dernièrement, j'ai assisté et écouté avec beaucoup d'intérêts une discussion sur les lycéens et étudiants algériens ayant répondu à l'appel du FLN le 19 mai 1956 et particulièrement sur le chahid Zenagui Ali dit (Allel), dont un CEM situé au quartier Mehieddine (ex-Eckmühl) ainsi que l'ex-rue de Kristel, sise en ville nouvelle, portent son nom.

En effet, j'ai eu l'honneur et le privilège de le compter parmi mes amis d'enfance, et c'est ce qui m'a poussé à retracer le parcours de ce jeune étudiant racé qui a vu le jour un certain 07 mai 1936 à Oran. Zenagui Ali, dit Allel pour ses intimes, habitait de son vivant avec ses parents dans une maison située à la rue d'Isly en ville nouvelle, actuellement rue des frères Zidane, à proximité de «Dar El Cadi», fils authentique de «Sabbalet ettolba» actuellement baptisée place Gounani Mohamed au nom d'un autre vaillant chahid. Nous avons grandi et joué ensemble aux quatre coins de la ville nouvelle qui était notre royaume à cette époque comme ce fut pour tous les autres quartiers, El Hamri, Médioni, etc., pour la jeunesse oranaise de l'époque coloniale. Zenagui Ali dit Allel était issu d'une honorable famille oranaise. Cet éphèbe, plein de dynamisme, était d'une élégance inouïe et d'un courage sans pareil et Dieu l'a doté d'une solide constitution physique, le tout couronné d'une grande intelligence. Il savait très bien taper dans un ballon de football, lui le défenseur chevronné, et je me souviens des parties mémorables que nous livrions au niveau du lieu dit «Dara» (terrain vague), emplacement actuel du Palais des sports. Après de brillantes études primaires et secondaires, il obtient avec succès son baccalauréat avec mention (ce n'était pas facile pendant l'ère coloniale). Il venait d'entamer ses études universitaires en médecine quand l'appel du FLN du 19 mai 1956 retentit, il n'a pas hésité un seul instant pour déserter le banc de l'université et du savoir et rejoindre ses sœurs et ses frères de l'ALN pour la libération de notre chère patrie. Et tout naturellement, il a lutté les armes à la main pour que l'Algérie, terre de ses ancêtres, retrouve sa liberté, sa dignité et sa souveraineté. Malheureusement, il tomba au champ d'honneur sous les balles coloniales en 1959 dans la région de l'Ouarsenis (W.4).

Des femmes et des hommes exceptionnels ont donné leur vie, connu la torture, les sévices, souffert dans les prisons pour que notre pays retrouve sa liberté et son indépendance. Notre jeunesse doit redoubler d'efforts et se donner la peine pour la construction de notre beau pays pour la génération de Novembre 1954 qui a payé un lourd tribut.

Gloire à nos valeureuses et valeureux martyrs et vive l'Algérie !