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L'hécatombe continue : Plus de 1.000 morts sur les routes depuis janvier

par El-Houari Dilmi

Avec plus de mille morts, sur nos routes, depuis le début de l'année, le président du conseil d'administration de l'entreprise SNTR-Formation, Tahar Messaoud Nacer, a jugé «qu'un mort reste toujours un mort de trop», plaidant pour la mise en place d'une institution multidisciplinaire, en vue de juguler le fléau des accidents de la route.

En effet, s'exprimant sur les ondes de la Chaîne 3, de la Radio nationale, M. Tahar Messaoud Nacer a indiqué que l'ampleur des accidents de la route «impose la mise en place d'un Observatoire national qui sera chargé de proposer les mesures adéquates, pour freiner le rythme effarant des accidents de la route». Estimant que le facteur humain, plus que tous les autres facteurs, «reste, de loin, le plus montré du doigt», le président du CA de l'entreprise SNTR-Formation, a parlé de cette triptyque qu'est l'environnement, le véhicule et l'être humain «qui interagissent, entre eux, et qu'il faut bien appréhender», a-t-il souligné, préconisant, au passage, l'application de la loi, dans toute sa rigueur. Tout en déplorant le retard enregistré dans la mise en place du fichier des infractions de la route et celui des permis de conduire, l'invité de la radio a, également, mis en exergue la «nécessité, absolue, de veiller à un contrôle technique des véhicules, moins complaisant». A la question de savoir si le pays va, encore, franchir, cette année, le chiffre alarmant des 4.000 morts, M. Tahar Messaoud Nacer a estimé qu'il est «grand temps de faire une analyse, très pointue, qui interpelle un certain nombre d'intervenants et de compétences dans le domaine, parce qu'il ne s'agit pas du seul problème du ministère des Transports» a-t-il indiqué.

«Le retard accusé, dans la mise en place effective des fichiers des infractions de la route et du permis de conduire qui sont, pourtant, deux leviers essentiels mis en place par le législateur, pour la répression des chauffards récidivistes est un autre facteur à déplorer», a-t-il expliqué. «Pourquoi continue-t-on à utiliser le permis de conduire comme une pièce d'identité, alors qu'il est éligible à une annulation ?», s'est encore interrogé l'invité de la radio, regrettant l'autre retard, celui de la mise en place du «chronotachygraphe», sans parler de «la qualité médiocre des conducteurs» a-t-il indiqué. Au titre des mesures de coercition, M. Messaoud Nacer a, également, plaidé pour l'installation de «commissions mobiles» de retrait du permis de conduire, en vue de «sanctionner, sans délai», les auteurs d'infractions au code de la route.

«Les sanctions doivent aller jusqu'à l'annulation du droit de conduire, pour les infractions graves et répétées», a insisté M. Tahar Messaoud Nacer. Concernant la mise en place d'une politique de prévention routière, M. Messaoud Nacer a souligné la «nécessité absolue» d'améliorer la formation des conducteurs. «La pédagogie doit prendre le pas sur l'aspect commercial», a-t-il affirmé, ajoutant que les pouvoirs publics devraient renforcer les effectifs des examinateurs de permis de conduire. «Le temps d'évaluation, consacré aux élèves conducteurs, n'est pas suffisant», a alerté l'invité de la radio, soulignant, au passage, que l'examen de conduite ne doit pas être «une procédure expéditive». Rebondissant sur les mesures de coercition, à prendre le plus tôt possible, contre les chauffards, le président du CA de la SNTR-Formation a insisté sur la nécessité d'équiper les véhicules, poids lourds et transports en commun, de chronotachygraphes. «Cet équipement a une vocation dissuasive car il fait fonction de boîte noire qui renseigne sur le comportement du conducteur pendant tout son trajet, ses manœuvres dangereuses, son temps de conduite et de repos, sa vitesse, etc.».

Au sujet du problème de surcharge des véhicules lourds, sur les routes, M. Tahar Messaoud Nacer a préconisé la mise en place des ponts-bascules, sur les grands axes autoroutiers, en vue de contrôler le poids des véhicules concernés.

Enfin pour les véhicules de transports collectifs, le président du CA de l'entreprise SNTR-Formation a, vivement, recommandé aux autorités publiques de leur fixer une limite d'âge, en «veillant au renforcement des dispositions concernant leur contrôle technique et leur maintenance».