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Le wali d'Oran au chevet des chantiers inachevés : Des résiliations de contrats et des ultimatums

par Houari Saaïdia



Les informations qui lui ont été parvenues de plusieurs sources, faisant état d'une montée de tension à Mers El-Kébir, à cause des désagréments énormes causés par le chantier d'assainissement longeant la route principale (la RN2), situation qui a failli prendre une tournure grave suite à un «énième» accident de la circulation dont a été victime récemment un piéton, semble être le motif du choix par le wali de ce site comme premier point du circuit de sa visite de travail et d'inspection, effectuée hier. Un constat «in situ» a permis au chef de l'exécutif local de vérifier la «légitimité» du mécontentement des riverains et des usagers de cet axe routier qui dessert un grand trafic, tant l'impact des travaux dépassait largement le seuil du tolérable. Et de prendre toute la mesure des conséquences de la mollesse de l'exécution. Aux effets perturbateurs et déformateurs du chantier sur l'environnement, notamment sur le plan du trafic automobile, s'ajoute le rythme trop lent des travaux. Quant aux carences en matière de signalisation pour l'indication du chantier et la régulation ponctuelle du flux, elles étaient criardes. Les déviations forcées, la circulation par alternance dans un seul sens de la section autoroutière, le rabattement sur une seule file, le mouvement giratoire? ne sont point signalés. Pas plus que les amas de gravier ou de tuf qui jonchent même la chaussée, çà et là, les tranchées et les fosses pour la pose des buses et des regards, les dépôts de matériel et autres engins immobilisés... Le cauchemar des usagers commence cependant bien avant qu'il n'atteigne le tronçon d'intervention, à savoir entre Haï Ouarsenis et Haï Hansali (ex-Longchamp), en passant par Haï Ezzohour (ex-Roseville) où est implantée la station de relevage, pratiquement à hauteur du tunnel en venant d'Oran et au niveau du virage dit «de l'Escargot» en venant d'Aïn El-Turck. Un bouchon inextricable se forme tout au long de ce segment lors des pics d'affluence. Interrogé un peu plus tard, au cours de la visite, par le «Quotidien d'Oran», sur les circonstances de cette défaillance du dispositif de signalisation et, de manière générale, sur le rôle des instruments de suivi et de contrôle, M. Zâalane Abdelghani a reconnu à demi-mot que l'Administration a une part de responsabilité dans cette situation, soulignant que «si nous demandons aux citoyens d'être compréhensifs et de faire preuve de patience, nous devons de notre côté faire en sorte que ces projets d'utilité publique s'exécutent dans le délai imparti en minimisant au plus faible degré possible les désagréments». Le wali a rappelé, dans le même contexte, avoir signifié à l'entreprise de réalisation un ultimatum ferme, jusqu'au 9 mai, pour la livraison du projet, lequel, pour rappel, consiste en la mise en place d'un réseau de rejet des eaux d'assainissement et pluviales, s'étendant sur 2,7 km. Le wali a également instruit la cellule de suivi rattachée à son cabinet de lui transmettre des rapports journaliers sur l'avancement de ce chantier, dont le projet est doté d'une enveloppe de 154 millions de DA.

Point suivant, le 3e bd périphérique, à côté de l'hôpital militaire d'Aïn El-Beïda. Là aussi, il s'agissait a priori d'un autre chantier qui était dans le viseur du wali, en raison des échos «très négatifs» qui lui parvenaient. La preuve en est que dès qu'il a mis le pied sur le site, le wali a commencé à égrener une longue liste de tares et griefs mis sur le compte de l'entrepreneur chargé d'un lot d'opérations dans le cadre de ce projet d'aménagement urbain du 3e périphérique (réfection des avaloirs, pavage des trottoirs, plantation, création d'aires de stationnement), entre les ronds-points des Amandiers et d'Aïn El-Beïda, d'un coût global de près de 48 millions de DA, pour un délai contractuel de 6 mois. A l'issue d'un questionnaire visant l'entrepreneur en question, le wali a ordonné l'arrêt immédiat des travaux, l'évacuation sur le champ du site jusqu'au dernier ouvrier, autant dire qu'il s'agissait d'une résiliation du marché prise séance tenante. Le wali a demandé que cette décision fraîchement prise soit consignée immédiatement sur le cahier du chantier. C'est ce qui a été fait par le bureau chargé du suivi, en présence du maître d'ouvrage, le DUC. «Nous étudierons la suite à donner à ce dossier», a répondu laconiquement M. Zâalane à la question du «Quotidien d'Oran» pour savoir notamment le mode d'attribution de ce marché après la résiliation du contrat du premier intervenant.

Le wali s'est enquis également de la situation du projet des 130 logements destinés aux travailleurs de la wilaya, sis à Bir El-Djir. La réception provisoire de cette cité de trois sites a été faite en juillet 2012. Les travaux de viabilisation sont en cours et devront s'achever avant fin mai prochain. Le wali s'est rendu par la suite aux chantiers d'un lycée, à Sidi El-Bachir, et d'un CEM, en plus d'une école primaire à Belgaïd, dans la zone SUF 2/Sud.