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Abdelaziz Belaïd : «Je ne veux pas faire de la politique sur le dos des victimes de la vallée du Mzab»

par M. Aziza

Entre ceux qui appellent au boycott des élections et ceux qui appellent à manifester en cas de fraude sans oublier ceux qui s'accrochent au pouvoir, le plus jeune des candidats à la présidentielle, Abdelaziz Belaïd, appelle à la tolérance et à la sagesse en espérant : «Pourvu que le scrutin soit transparent et démocratique et le gagnant sera celui choisi par le peuple».

C'est ce qu'a développé, hier, le candidat du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Hilton. Tout en mesurant «le danger qui guette notre pays» avec une fin de campagne électorale très tendue, alimentée par des propos controversés, des accusations de certains candidats contre d'autres, Belaïd appelle «à semer l'amour et la conciliation» en bannissant toute forme de violence et de radicalisation. Interrogé sur ce qu'il prévoit en cas de fraude, il dira qu'il n'est pas un candidat libre et qu'il est dans l'obligation de rendre des comptes en réunissant tôt la matinée, le lendemain du scrutin, le bureau national de son parti. «La décision sera collective, une décision du parti qui sera connue au moment opportun», dira-t-il. Il a annoncé qu'il organisera une conférence de presse après la tenue de la réunion du bureau national. A la question de savoir pourquoi le plus jeune des candidats ne s'est pas rendu à Ghardaïa en période de campagne électorale, Belaïd dira : «Je ne veux pas faire de la politique sur le dos des victimes de la vallée du Mzab». Il précise encore : «Si j'ai 1% de chance pour trouver une solution capable de désamorcer cette crise et mettre fin à la fitna dans cette région, j'irai tout de suite». Belaïd reconnaît qu'il n'a pas de solution magique entre les mains pour le moment, mais il a tout de même présenté sa propre lecture sur cette crise qui perdure dans la vallée du Mzab. Il a précisé que la région de Ghardaïa est une terre fertile à toutes sortes de manipulations. Il estime que ceux qui manipulent les jeunes sont de l'intérieur du pays et non pas de l'étranger. Il a également remis en cause le traitement de cette crise depuis le début. «Le dialogue qui s'est limité aux notables et aux sages de la région, en négligeant les jeunes qui s'adonnent à la violence, est à l'origine de l'échec de toutes les tentatives d'apaisement». Pour Belaïd, le problème n'est ni ethnique ni religieux, «il est purement social et économique». «Les habitants de Ghardaïa ont besoin de plus d'espace (foncier), d'emplois et de logements, le problème religieux est vraiment secondaire», a-t-il estimé.