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Meeting de Benflis à Oran : «Je changerai la nature de la relation entre gouvernement et opposition»

par Ziad Salah

La foule a attendu trois heures, voire plus, l'arrivée du candidat Ali Benflis au Palais des sports où il devait animer un de ses derniers meetings après ceux de Relizane et de Mostaganem.

Une foule dense, atteignant facilement les quatre mille personnes, a tenu à assister à ce rendez-vous précédé par des rumeurs de recrutement de «baltagui» pour le chahuter, rumeurs relayées par une chaîne de télévision privée.

 Heureusement qu'une grande banderole accrochée en face de la tribune indiquait que «Les enfants du quartier El Hamri souhaitent la bienvenue au fils du chahid». Mais, dès 17 h, l'énervement a commencé à se manifester chez les organisateurs qui ont réclamé la réservation d'une place aux accompagnateurs de leur candidat. A 18h, moment d'apparition de Benflis, les choses ont commencé à reprendre leur cours normal. Le meeting a démarré à 18h 16mn par la lecture des versets coraniques, ce qui a incité les jeunes, rompus aux ambiances des stades de foot de mettre un terme à leur boucan. La photo du candidat avec un handicapé sur une chaise roulante a arraché une grosse ovation du public. C'est à 18h 32 qu'Ali Benflis a entamé son discours en annonçant tout de go : «j'ai choisi cette wilaya pour passer des messages politiques». Et d'enchaîner : «la surenchère sur la stabilité du pays est l'argument brandi ces derniers temps par les tenants du statu quo, surtout après les succès de mes meetings». Et de prendre à témoins «Oranaises, Oranais, (?) tout le monde peut témoigner de mon attachement à la sécurité et à la sérénité de l'Algérie». Au moment où il a entamé le second message qu'il voulait délivrer, une partie du public a commencé à se retirer. Abordant la question de la gouvernance, il dira : «Le temps du pouvoir absolu est révolu». Continuant sur cette lancée, il dira «je propose à toutes les composantes de l'opposition un partenariat effectif». Il fera part de sa détermination à «changer la nature de la relation entre le gouvernement et l'opposition». Mieux encore, il ira jusqu'à s'engager : «Je formerai un gouvernement d'unité nationale». Concernant le volet de la politique extérieure, il estimera que «la diplomatie est un simple reflet de la politique intérieure». Et de tonner concernant l'éclipse de l'Algérie de la scène africaine et mondiale «il n'y a pas de place ni de voix pour un pays rongé par la corruption et la gabegie». L'orateur avancera un argument sur cet effacement de l'Algérie de la scène du Sahel, son prolongement naturel et stratégique. «Auparavant, la crise malienne avait été résolue grâce à ce qu'on a appelé «l'Accord d'Alger». Deux décades après, c'est au Burkina Faso que les Maliens se sont retrouvés pour discuter de leur problème». S'adressant aussi à la communauté internationale, le candidat à la présidentielle promet «le retour effectif de l'Algérie à cette aire géographique. L'Algérie assumera sa responsabilité nationale et internationale concernant les remous que connait le Sahel». Parce que, ajoutera-t-il, «je mettrai fin au monopole exercé sur la politique étrangère en la transformant au centre du débat national et en réactivant la diplomatie parlementaire».

Concernant les annonces électoralistes, il promettra d'augmenter «l'allocation devises» accordée à ceux qui se rendent à l'étranger de 130 euros actuellement à 500 euros, une fois l'an. Et d'accorder des facilités de dotations en devises aux étudiants en post-graduation inscrits à l'étranger. Concluant que «le viol constitutionnel de 2008 est à l'origine de la crise institutionnelle et politique que vit actuellement le pays». Le candidat Ali Benflis, qui aura du mal à «s'arracher» de la tribune comme il l'a noté, finira son meeting par une dernière promesse. «Je prends l'engagement solennel devant vous qu'une fois à El-Mouradia, je ne ramènerai ni frères ni sœurs ni enfants de mon douar». L'allusion est trop claire. Il quittera le Palais des Sports par l'évocation de Hamou Boutlélis et de Zabana, symboles emblématiques de la ville.