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Reprise du français FagorBrandt par Cevital : Le verrou espagnol est levé

par Salem Ferdi

La dernière entrave à la reprise du fabricant français FagorBrandt par le groupe Cevital que dirige Issad Rebrab a été levée, hier, après une décision favorable du tribunal espagnol aux demandes du groupe algérien au sujet de prix d'achat des marques (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich...), détenues par la filiale irlandaise du groupe espagnol Fagor Ireland Limited.

C'est l'ultime obstacle à la reprise de FagorBrandt qui disparaît ainsi au grand soulagement des organisations syndicales françaises. La reprise de FagorBrandt par Cevital devrait permettre de maintenir 1.200 emplois sur 1.800 en France. La décision de la justice espagnole est tombée au « bon moment », à quelques heures seulement d'une audience au tribunal de commerce de Nanterre près de Paris, pour examiner les offres de reprise de FagorBrandt. Le 14 mars dernier, le tribunal espagnol de Saint-Sébastien avait donné un coup de froid en décidant de bloquer la cession des marques, sans lesquelles la reprise des usines de FagorBrandt n'aurait aucun sens. Le juge espagnol avait jugé que l'offre de rachat de ces marques pour un montant de 25 millions d'euros n'était pas suffisante. Le tribunal espagnol avait demandé un supplément de 10 millions pour les marques en question, soit un total de 35 millions d'euros. Cevital a refusé cette majoration et a introduit un recours le 25 mars dernier. Sûr de lui, Issad Rebrab avait assuré qu'il ne versera pas davantage. Il a souligné que selon beaucoup d'analystes, le montant de 25 millions d'euros proposé par Cevital « est déjà surévalué ».

Pour préserver toutes les chances d'une reprise, très souhaitée côté français, le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine, France) a décidé le 28 mars dernier et pour la quatrième fois le report de l'examen des offres pour la reprise de FagorBrandt.

SOULAGEMENT EN FRANCE

Le tribunal espagnol a finalement donné raison à Rebrab, une meilleure offre que celle du groupe algérien étant très improbable. En France, la décision a été accueillie avec soulagement, la perspective d'une reprise du fabricant de l'électroménager français, en redressement judiciaire depuis le 7 novembre 2013, devenant désormais une certitude. La nouvelle a été communiquée par l'administrateur judiciaire français aux syndicats français. Le tribunal espagnol a accepté le recours de Cevital, l'accord de cession de marque, a indiqué à l'AFP Christian Legay, délégué CFE-CGC. «C'est une décision orale, on attend d'avoir l'écrit. C'est une excellente nouvelle, qui ouvre la voie à une levée de la condition suspensive à la reprise posée par Cevital et un immense soulagement pour l'ensemble des salariés», a-t-il ajouté. Plus rien ne s'oppose à une reprise de FagorBrandt qui risquait, en raison du blocage espagnol, une liquidation pure et simple. Le tribunal de commerce de Nanterre qui devait se réunir, hier soir, pouvait trancher sur l'offre ferme de Cevital avec tous les éléments en main pour prendre une décision finale.

UNE PROMESSE DE 7.500 EMPLOIS EN ALGERIE

Le 14 mars dernier à une rencontre sur l'investissement en Algérie organisée à Paris, Issad Rebrab se disait confiant. Il a indiqué que la reprise de FagorBrandt par Cevital « permettra de maintenir un peu plus de 1.200 emplois en France, plus de 300 en Espagne et environ 750 autres en Pologne, sans compter les agences de distribution au Royaume-Uni, en Suisse, en Chine, à Singapour, aux Etats-Unis, soit plus de 2.500 emplois sauvés». Une fois le groupe FagorBrandt redressé, ce seraient 7.500 emplois qui seront créés en Algérie, avait-il assuré. « Il y aura des produits qui seront usinés en Europe et commercialisés en Algérie, dans le Maghreb, en Afrique et au Moyen-Orient, alors que d'autres produits, jusqu'à maintenant délocalisés en Chine et ailleurs, seront fabriqués en Algérie et exportés à travers tout le réseau de distribution», avait-il indiqué.