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Mascara : Sellal parle de la «2ème république»

par Ghania Oukazi

Le directeur de campagne de Bouteflika a évoqué hier pour la première fois la construction de la 2ème république.

Abdelmalek Sellal était hier à Mascara où une foule dense l'attendait à l'intérieur de la salle omnisport de la ville dont une majorité de jeunes. Saxo, tambour, et autres galal. Les jeunes ne tenaient pas sur place. Ils n'ont même pas écouté le discours de Sellal. Pourtant, dès que le directeur local de la campagne a pris la parole, ils l'avaient fortement réclamé. «Demandons Sellal ! Djeich, chaâb mâak ya Sellal !», scandaient-ils en chœur.

S'il a trouvé des difficultés à se faire entendre au milieu de la musique don les jeunes augmentaient le volume pour chauffer la salle, Sellal est à l'aise quand il a souligné le lien entre l'Emir Abdelkader et Bouteflika. «Il s'est donné comme nom de guerre Abdelkader en référence à l'émir fondateur de l'Etat moderne,» a-t-il martelé à propos du président-candidat qu'il nommera «Abdelkader Abdelaziz Bouteflika.» Il continuera sur sa lancée pour affirmer que «Bouteflika veut construire un Etat fort pour les jeunes, pour les générations de l'indépendance, ce sont elles qui porteront le flambeau de sa gestion.»

Il évoquera à plusieurs reprises l'émir Abdelkader, «natif de Mascara, grand révolutionnaire».

«Vive Mascara, ce n'est pas Béjaïa !», scandaient les jeunes. Sellal leur répond «nous sommes tous des Algériens, nous ne connaissons pas la haine». Le directeur de campagne appellera «à soutenir Bouteflika pour qu'il puisse construire l'Etat tel que l'Emir et les moudjahidine l'ont voulu.» C'est pour lui, «l'engagement qu'il prend aujourd'hui à leur mémoire». Sellal précisera encore une fois que «Bouteflika va réformer la gouvernance pour un Etat qu'il veut populaire, garant de tous les droits des citoyens, les droits de l'homme comme les a défendus l'Emir Abdelkader». Il promettra que «Bouteflika va concrétiser ce projet en une année pas plus, il le fera après avoir révisé la Constitution, projet qui obligera chacun à avoir la place qui lui sied». C'est ce qu'il appellera «une Algérie moderne où les libertés seront exercées dans le cadre de la loi». C'est pour lui «la 2ème République». République où, selon lui, «personne ne subira la hogra de personne». Il affirme que «Bouteflika la mettra en place prochainement parce que le moment est venu pour concrétiser le projet civilisationel dont a parlé l'Emir». Il assurera qu'ainsi «l'Algérie aura une place de choix dans le monde, elle sera ce trait d'union entre l'Europe et l'Afrique. Nous avons aujourd'hui des jeunes capables de prendre la relève, une jeunesse que nous aiderons pour l'emploi, la formation et pour l'ensemble de ses besoins».

Sellal criera «c'est ça l'Algérie qui va vers la Coupe du monde». Il évoquera le Ghali de Mascara (l'équipe locale de football) qu'il qualifie de «ghalia (chère)». Il gratifiera les Mascaréens en leur lançant « là où je vais, j'emmène Belloumi avec moi». L'ancien numéro 10 de l'équipe nationale fait son entrée sur la scène et saluera chaleureusement la foule qui le lui rendra avec des youyous et des coups de saxophone, instrument «fétiche» de la musique raï. «One, two, three, viva l'Algérie», criera Sellal avec enthousiasme.

Il promettra par ailleurs que «Mascara sera la capitale agricole du pays, elle a de grandes forces en agriculture. Inchallah, on va régler le problème de l'eau, elle sera la Californie de l'Algérie et c'est possible !» Promesse est aussi donnée pour inscrire la construction d'un CHU à Mascara.

Il demandera à ce que «le 17 avril sera une grande fête, il faut montrer aux jeunes, aux populations, au monde entier notre réussite». Il est persuadé qu'après le 17 avril «l'Algérie restera debout parce que l'Algérie l'a voulu ainsi».

Il appellera au soutien «à la stabilité que seul Bouteflika est capable d'instaurer. Sans la stabilité, il n'y a pas de souveraineté nationale. Regardez comme il a reçu les grands de ce monde, il leur a parlé d'égal à égal».

Ambiance de dingues, les jeunes n'ont pas arrêté de chanter et de danser. Avant de commencer son discours, Sellal a procédé à un lâcher de quatre pigeons. «4è mandat !», criera la salle. A la fin de son meeting, les organisateurs lâcheront les nombreux ballons qui ornaient le plafond de la salle. Ballons aux couleurs nationales. Mohamed Saïd El-Djazaïri, de la lignée de l'Emir Abdelkader, offrira à Bouteflika par le biais de Sellal, un présent historique appartenant à l'Emir.

L'après midi, il a tenu son meeting à Sidi Bel-Abbès dans la même ambiance, la même ferveur et avec le même discours et slogans avec à la clé «la 2ème République que veut construire Bouteflika et où il n'y aura ni régionalisme, ni communautarisme». Aujourd'hui, il compte animer d'autres à Alger, le premier à la Maison du peuple et le second à El-Harcha.