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Création d'entreprises : Beaucoup reste à faire

par M. Aziza

Contrairement à ceux qui croient que le dispositif ANSEJ ne répond pas à des objectifs économiques en soulignant son échec, le manager de CPM Consulting, l'initiateur du Forum national de l'innovation et compétitivité (FNEC), Mustapha Rahmani, estime que le dispositif est fiable mais qu'il a besoin aujourd'hui d'un « nouveau souffle ». Hier, lors d'une conférence de presse où il a annoncé la tenue du 2ème Salon national de l'entrepreneur local du 15 au 17 mai à l'EMEC d'Oran, il a défendu les dispositifs de création d'entreprise notamment l'ANSEJ en affirmant que c'est une expérience étatique louable qui a permis la naissance de plus de 100 000 micro-entreprises. Pour Mustapha Rahmani, ceux qui ont critiqué ce dispositif ne sont ni des spécialistes dans l'entrepreneuriat, ni des experts capables de proposer mieux, ni des exemples vivants de ceux ou celles qui en ont bénéficié. Il pense qu'ils font parfois de l'amalgame. «L'ANSEJ est un dispositif d'aide à la création d'entreprise, cela veut dire que ce n'est pas l'Etat qui va la créer mais le bénéficiaire lui-même». Il explique que l'Etat est là pour aider et accompagner le jeune entrepreneur juridiquement et financièrement pour la création d'entreprise. «Attendre de l'Etat les moyens, la formation et l'aide au jeune entrepreneur à faire avancer son projet, là il y a amalgame », estime-t-il. Tout en reconnaissant que le dispositif a des failles et qu'il a besoin d'un nouveau souffle après tant d'années, Mustapha Rahmani propose la création de centres de formation d'accompagnement pour ceux qui veulent se lancer ou s'aventurer dans le domaine de l'entrepreneuriat. C'est en fait un projet qui est en cours, selon le conférencier. Ce genre de centres seront rattachés au Forum national de l'innovation et la compétitivité (FNEC) dont l'installation est prévue le 29 mai prochain.

Ces centres de formation sont aujourd'hui très nécessaires pour un ciblage des profils, a-t-il mentionné. Et de préciser que ces organismes seront capables de détecter les potentialités réelles des jeunes ou ceux qui veulent créer leur propre entreprise. Une certaine garantie qui permettra aux bénéficiaires et à l'accompagnateur (l'Etat) de s'engager avec moins de risques. « C'est valable pour les deux», précise-t-il. 3500 entreprises algériennes ferment boutique chaque année. En fait, ce que propose le Groupe CPM Consulting est la création d'une agence nationale sur l'innovation dont l'objectif est la création d'un réseau national de start-up dans les universités et instituts de formation professionnelle. C'est aussi le ciblage des génies créateurs dans ces universités et instituts dans le but de les accompagner pour la création de PME d'excellence. Le Groupe voit grand et affiche ses objectifs à travers la création du FNEC et la mise en place d'un comité de montage constitué de chercheurs, de spécialistes d'entrepreneuriat et d'universitaires. Il table sur la création de 150 000 entreprises (50 000 par an) de 2015 à 2018 et la création officielle de 1 050 000 entreprises innovantes durant les 7 ans d'exercice (2018-2025). Le conférencier a affirmé que son groupe ne fait pas de la politique mais a choisi d'être partenaire pour booster l'investissement et assurer le décollage de notre économie qui a besoin d'un nouveau souffle. Sachant, selon Rahmani, que 3.500 entreprises algériennes ferment boutique chaque année sur un ensemble de plus de 793 000 entreprises recensées il y a moins de trois ans.

M.Rahmani a critiqué certaines organisations patronales qui sont incapables de faire des propositions ou de s'engager dans des projets pour la résorption du chômage, sachant que 2 millions d'étudiants devraient arriver au marché du travail d'ici 2017 et que 40 % des diplômés d'université ne trouvent pas d'emploi. « Certaines organisations se limitent à attendre les décisions de l'Etat, seulement», a-t-il précisé.