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Le verdict dans
l'affaire des faux bacs, mis en délibéré par le tribunal correctionnel d'Oran
depuis deux semaines, est tombé hier. Les «indus » étudiants reconnus coupables
d'usage d'un bac falsifié, débusqués en cours de cursus pour la plupart ou
après leur sortie de l'université et leur accès à la vie professionnelle pour
certains d'entre eux, ont tous écopé d'une peine d'une année de prison avec
sursis assortie dune amende. La peine la plus lourde, 6 ans d'emprisonnement, a
été infligée au fameux B. Boumediene extradé d'Espagne où il avait été arrêté,
en exécution d'un mandat d'arrêt international lancé par les autorités
algériennes. Il est présenté par l'accusation comme étant un relais entre les
«clients» parmi les postulants potentiels à un «diplôme» et les «recruteurs» de
l'administration universitaire. Une peine de 18 mois de prison ferme a été
prononcée contre deux autres «intermédiaires » dont un employé de l'Education à
Oran, considérés comme membre de ce réseau. Contre les 19 accusés en fuite, le
tribunal a prononcé par défaut une peine de 3 ans de prison ferme, soit la
sanction requise par le ministère public. Un mandat d'arrêt international devra
être décerné à leur encontre. La genèse de cette affaire tient à un article de
presse classé alors dans les «faits divers» et à une lettre anonyme destinée au
PG de la cour d'Oran, en mai 2012, -la concordance de ces deux faits
indépendants l'un de l'autre n'était qu'un pur hasard. Un contingent de
personnes, en fait pas moins de 105, figurait sur la liste des accusés dont la
plupart comparaissaient libres, entre «vrais-faux» étudiants (dans les facultés
de droit, sciences éco. et médecine, notamment), fonctionnaires de l'administration
universitaire et autres intermédiaires.
Sur le fond de l'affaire, dans la chaîne mise en place pour le traitement des dossiers des nouveaux bacheliers, la préinscription au centre unique au vice-rectorat de l'université qui chapeaute 12 départements jusqu'à l'inscription finale à l'institut vers lequel le candidat est orienté en passant par la vérification du bac via l'OREC (Office régional des examens et concours), il y a lieu de relever qu'il n'y avait pas de coordination entre le premier maillon et le tout dernier. Selon le système adopté, le bachelier se présente au vice-rectorat muni de l'attestation de réussite au bac (un document administratif délivré, à titre provisoire, au bachelier pour, entre autres, les besoins d'une préinscription et ce, en attendant la délivrance du diplôme proprement dit au niveau central, à Alger, lequel prend beaucoup de temps), du relevé de notes (bulletin exhaustif des notes obtenues pour chaque matière avec la moyenne générale et la mention) ainsi que d'un dossier administratif. Le service, dépendant du vice-rectorat, garde le dossier, y compris les originaux de l'attestation provisoire de réussite «le bac» et du relevé des notes, et oriente le candidat vers l'institut ou le département qui lui convient. Du bac et du bulletin des notes, le bachelier n'en gardera que des photocopies légalisées qui lui serviront à s'inscrire. Et c'est là où réside la faille, accentuée par une communication trop lente, voire carrément absente, entre la structure d'accueil et le service centralisé au rectorat, dysfonctionnement exploité par les mis en cause, selon les conclusions de l'instruction. Un contrôle de l'authenticité du bac et du relevé de notes qui lui est rattaché se fait par le vice-rectorat en collaboration avec l'OREC qui centralise toutes les données relatives à la liste des lauréats du bac, du BEM et de l'examen de sixième. |
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