Dans une
communication faite hier à la première journée médicale régionale sur les
troubles respiratoires du sommeil qui s'est tenue à Ali-Mendjeli, le professeur
Mehdioui, du CHU de Constantine a estimé que 30 à 40% des diabétiques sont
atteint de cette maladie. Et quand on pense que le nombre des diabétiques
représente 22% de la population algérienne, on peut déduire le nombre de
personnes souffrant des troubles respiratoires du sommeil. Pour sa part, la
doctoresse Kermiche, pneumologue installée à titre privé à Constantine et
vice-présidente de l'Est de la société algérienne de la médecine du sommeil
(Sams), a expliqué que les troubles du sommeil sont une pathologie qui induit
et complique pas mal d'autres maladies, comme l'hypertension artérielle (HTA),
la cardiopathie, le diabète, le stress permanent, etc. «Et pour quelqu'un qui
ne dort pas assez, ne dort pas bien, cela va avoir un retentissement sur sa
santé et des complications sur sa maladie», a-t-elle ajouté en soulignant
l'incidence économique sur le système de santé publique, en ce sens que son
ordonnance va grossir et passer de 4 à 5 médicaments coûteux qui alourdissent
la prise en charge pour la caisse de sécurité sociale, donc pour l'Etat». Et
des fois, a poursuivi la Dr. Kermiche, «on récupère le malade par le bout des
cheveux pour l'empêcher de décéder. Malheureusement, du fait de cette maladie,
le patient décède, soit par infarctus du myocarde ou victime d'un accident
vasculaire compliqué. C'est dire que la maladie du sommeil constitue un fardeau
aussi bien pour le malade que pour sa famille et pour la société en général».
Ne possèdant pas de statistiques nationales sur la question, Mme Kermiche a
estimé «qu'on peut extrapoler et dire que la population locale atteinte de
cette maladie est importante». D'où l'intérêt de ce genre de manifestation pour
non seulement informer les médecins qui n'ont pas reçu de formation appropriée
à ce sujet, estiment quelques participants. D'autres ont signalé que le peu de
praticiens qui exercent dans ce domaine sont des médecins qui se sont formés
par leurs propres moyens et se sont mis courageusement à travailler dessus, à
partager leur savoir et à conférer pour le transmettre à leurs confrères. Et
c'est donc sous l'égide de la Sams qui a été créée récemment, octobre 2013, et
s'est assignée l'objectif de sensibiliser les médecins et les patients pour
arriver à une prise en charge cohérente et moins coûteuse que cette première
journée a été organisée dans la capitale de l'Est avec la participation d'une
centaine de praticiens venus de toute la région : des pneumologues, des
cardiologues, des endocrinologues, etc. «Parce que la pathologie touche
plusieurs spécialités», a indiqué notre interlocutrice. Elle termine en disant
que la maladie du sommeil est une pathologie très méconnue encore chez nous. Et
c'est pourquoi son association cherche à former des médecins volontaires sur
cette maladie. Aussi, prochainement, le 30 mai pour être plus précis, elle a
signalé que «la Sams va tenir son premier congrès national au Hilton d'Alger
pour sortir avec une direction renforcée, des recommandations et des objectifs
clairs pour lutter avec plus d'efficacité contre cette maladie».