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Tiaret : Il y a un an disparaissait Missoum Boumediene

par El Houari Dilmi

Un an déjà : le 4 avril 2013 dispa-raissait Missoum Boumediene, presque sur la pointe des pieds, sans avoir eu le temps de dire « au revoir » aux membres de sa famille, à ses proches et à nombreux amis et admirateurs. Devoir de mémoire oblige, une émouvante cérémonie symbolique s'est tenue vendredi matin au cimetière de Tiaret, à l'initiative de ses fidèles amis, en hommage à cette figure de proue de l'antique Tihert et homme de progrès, au cœur grand comme l'était son fol espoir dans un monde où la paix et le progrès social restaient à construire. Né il y a 68 ans dans la ville de Tlemcen, Missoum, « Boum » pour les intimes, grandira dans le giron de sa ville bien-aimée : Tiaret. Selon l'un de ses amis d'enfance, Missoum, fit montre d'une intelligence rare à un âge précoce ; il s'est très jeune ouvert à la langue de Shakespeare qu'il maîtrisait à la perfection, « à un point tel qu'avec son teint clair, ses cheveux presque blonds et sa silhouette élancée, il donnait l'impression d'être un anglais, avec son flegme british.

Personnalité au gout raffiné, il était toujours tiré à quatre épingles, un parapluie à la main, et l'écharpe rouge autour du cou », témoigne son ami, la voix encore nouée par l'émotion.

Le défunt Missoum Boumediene avait aussi l'âme mélomane, rares sont ceux qui savent qu'il aimait la soul musique, le rock ou encore le blues. La main toujours sur le cœur, « Boum » avait toujours un billet ou une pièce de monnaie qu'il glissait dans la poche de tel ou tel copain qu'il savait dans le besoin.

Après 20 ans d'exil forcé, Missoum Boumediene regagne sa terre natale, au début de l'année dernière, tout heureux de reprendre à vivre parmi ses amis et ses proches, croquant à pleines dents dans l'ambiance bon enfant qui lui manquait tant dans son douloureux exil en terre germanique.

Un homme d'une bonté reconnue par tous, d'une bravoure et d'un courage exceptionnels, l'alter ego de Boudjemâa Karèche était surtout un humaniste, un militant clairvoyant, un symbole de combat pour la démocratie, la liberté, la promotion des droits de l'homme et la défense de l'idéal républicain. Avec plusieurs cordes à son arc, Missoum fut membre fondateur et animateur du club de Tiaret qui a vu le jour en 1969, membre fondateur de l'université populaire de la même ville en 1973, élu à l'assemblée populaire communale de Tiaret en 1975, membre fondateur du comité d'organisation de la 1ère équipe de foot féminin en Algérie en 1978 toujours à Tiaret, avant d'occuper le poste de directeur de la Cinémathèque de la capitale des Hauts-Plateaux de l'Ouest de 1984 à 1994. «Boum» fut aussi une plume engagée et a exercé au sein de plusieurs journaux comme Alger Républicain ou encore Le Matin. Un grand hommage est prévu pour honorer sa mémoire le 10 mai prochain à Tiaret en présence de ses amis établis à l'étranger.