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Le 03 avril 2014,
la Chambre de commerce et d'industrie (CCI-la Tafna) a organisé à Tlemcen une
journée d'étude sur l'audit interne. Les objectifs de cette journée (réunissant
un peu plus de 100 participants), animée par le président de l'association des
auditeurs consultants internes algériens, M. Meziane Mohamed
(consultant-formateur), sont multiples et concernent autant la présentation de
l'audit interne, l'explication des différentes phases de conduite d'une mission
d'audit interne que la présentation des modalités techniques d'élaboration du
rapport d'audit et des évolutions majeures de l'audit interne en Algérie ou le
dressage du profil de l'auditeur interne de demain. Tout d'abord, M.Meziane
donnera un aperçu historique détaillé de l'audit interne et de ses éléments
introductifs à l'époque de l'ancienne Egypte où des contrôleurs vérifiaient
l'exactitude des comptes des importations et exportations de blé et le montant
des récoltes et des impôts ; de l'époque grecque où un corps d'experts était
chargé de vérifier les comptes des trésoriers publics et toute personne
occupant une position impliquant la manipulation de fonds publics ; de l'époque
romaine où le terme « audit » avait surtout pour origine la pratique de juger
les plaintes devant une juridiction à partir de l'audition de témoins (audire
:entendre). A cette époque, les questeurs devaient surtout examiner les comptes
des gouverneurs des provinces pour découvrir les fraudes ou les détournements de
fonds éventuels. Tout en mettant en exergue l'apport de la civilisation
arabo-musulmane dans l'écriture des actes constitutifs de l'audit interne, M.
Meziane a présenté une pratique et une institution qui ont marqué la
civilisation arabo-musulmane durant 13 siècles (jusqu'à la colonisation des
pays musulmans). Il s'agit de la pratique d'Al Hisbat et de l'institution Al
Mohtassib. Al Mohassabat fonde tout acte et intention dans l'Islam. Elle
désigne un travail permanent de rapprochement tant à l'échelle de l'individu
qu'à l'échelle de la société entre ce qui se fait et ce qui doit se faire
conformément aux préceptes de l'Islam. Al Hisbat, pratique d'Al Mohassabat dans
le domaine transactionnel, consiste à contrôler, entre autres, trois éléments
précis : les prix de vente des produits et des services, la régularité des
transactions et la fraude, la qualité des produits et des services. Al Hisbat
est une pratique institutionnalisée depuis l'aube de l'Islam puisqu'elle a été
exercée par le Prophète en personne puis par ses khalifes. Avec l'extension de
la terre d'Islam, cette fonction a été exercée par délégation soit par le
gouverneur soit par le juge avant d'être régie comme institution autonome en la
personne d'Al Mohtassib qui est donc un fonctionnaire de l'Etat désigné par la
loi pour exercer la profession d'Al Hisbat et dispose d'une charte des
responsabilités. Il rapporte au juge qui statue sur la sanction à infliger au
contrevenant. Si des contrôles ont existé dans les plus veilles civilisations,
l'audit au sens moderne est lié au développement du capitalisme industriel et
financier. La Grande-Bretagne y a joué un rôle de pionnier dès 1844. Le
Parlement britannique, par le «British Company ACT», obligera les sociétés
faisant appel à l'épargne publique à présenter des comptes vérifiés par des
personnes indépendantes. En France, la loi sur les sociétés commerciales de
1867 créa des commissaires de sociétés. Au XIXème siècle : la pratique de
l'audit s'implanta aux Etats-Unis avec l'introduction des investissements
britanniques. Les Américains adaptèrent rapidement à leurs propres besoins les
méthodes et procédures des auditeurs anglais. En 1930, avec la législation
américaine sur les opérations boursières, l'audit prit pleinement son essor.
Cette législation qui a fait l'objet d'une refonte fondamentale après la crise
de 1929 exigeait que les comptes des entreprises introduites en bourse soient
vérifiés et authentifiés par des auditeurs externes. Les entreprises qui
avaient besoin d'analyses approfondies que les auditeurs externes n'étaient pas
toujours en mesure de leur donner embauchèrent des auditeurs internes. Selon
l'orateur, la tâche principale consistait surtout à aider et à vérifier les
comptes des entreprises et voir s'ils étaient conformes aux règles légales. Peu
à peu, les auditeurs internes étendirent progressivement le domaine de leur
action et virent leur statut s'améliorer avec la création en 1941 de l'institut
des auditeurs internes.
L'accroissement de l'audience des auditeurs internes s'est accompagné d'une réorientation de leurs activités. L'action des auditeurs internes s'éloigne de plus en plus de la vérification comptable pour s'intéresser à tous les domaines de la gestion. Cette tendance a abouti aux Etats-Unis à «couper le cordon ombilical» avec les livres comptables en 1971. « La généralisation de l'audit à tous les domaines de la gestion a amené les professionnels de l'audit à adopter une appréciation indépendante des diverses opérations et contrôles d'une entreprise pour déterminer si des politiques et des procédures sont suivies, si les normes établies sont atteintes ou dépassées, si les ressources et les objectifs de l'organisation sont atteints. Cette définition attribuée à Sawyer sera enrichie par Porter et Burton qui estiment que le concept général d'audit se définit comme l'examen d'informations par une tierce personne, autre que celle qui les prépare ou les utilise, avec l'intention d'établir leur véracité et de faire un rapport sur le résultat de cet examen avec le désir d'augmenter l'utilité de l'information pour l'utilisateur. Cette définition est intéressante. Elle est de nature à dégager les caractères généraux de l'audit. Elle identifie également les acteurs de l'audit », soulignera M. Meziane. Il expliquera ensuite par data-show, la définition de l'audit interne : « Cette activité indépendante et objective, qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée. L'activité d'audit interne aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant par une approche systématique et méthodique ses processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement d'entreprise en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité », dira-t-il. M. Meziane s'attachera à faire le point sur différents concepts de l'audit interne : indépendance de l'audit interne au sein de l'organisation, normes dans le cadre de référence international des pratiques professionnelles de l'audit interne, cartographie des processus d'une structure d'audit interne, programme d'assurance et d'amélioration qualité de l'audit interne, conduite d'une mission d'audit interne (l'auditeur et la communication, les styles d'interviewer de l'auditeur), écrits de l'audit interne (la mémoire et l'écriture, les objectifs du rapport, les caractéristiques du rapport), enquête DELOITTE?AACIA, évolution de la fonction audit interne et enjeux pour l'avenir, métier d'auditeur interne (Les exigences en termes de déontologie de l'auditeur interne, les exigences en termes d'objectivité de l'auditeur interne, les compétences de l'auditeur) ainsi que les qualités relationnelles indispensables à un auditeur interne (la capacité d'écoute, la clarté d'expression, la confiance en soi, l'esprit d'équipe et sociabilité, l'ouverture d'esprit et créativité, l'indépendance d'esprit, la persévérance, la capacité d'analyse, la capacité de synthèse, la capacité d'organisation). |
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