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Ali-Mendjeli : Une rentrée scolaire pas comme les autres

par Abdelkrim Zerzouri

Le retour des élèves sur les bancs de classes aujourd'hui, à l'issue des vacances de printemps, sera marqué par une rentrée symbolique dont le cérémonial sera organisé au CEM de l'UV n° 14 à Ali-Mendjeli. Le directeur de l'Education, M. Mohamed Bouhali, qui se trouvait hier sur les lieux en compagnie des cadres de son secteur pour faire le constat des dégâts occasionnés à l'établissement en question lors des derniers sinistres, n'a pas manqué de nous indiquer que la disposition symbolique de cette rentrée des classes au sein du CEM qui a subi la furie dévastatrice des bandes antagonistes se veut un message aux parents, auxquels un appel est lancé pour veiller à ce que ce lieu du savoir soit préservé de tout acte de vandalisme. Aussi, ajoutera-t-il, l'action en elle-même de cette rentrée symbolique porte un soutien fort aux enseignants et au personnel administratif qui ont été terrorisés par les violents affrontements entre bandes rivales dont le conflit s'est fatalement répercuté dans l'enceinte du CEM parmi les élèves. Pour rappel, les enseignants et les travailleurs du CEM accomplissaient tout au long de l'année scolaire leur tâche dans l'angoisse et sous la menace des agressions physiques. D'ailleurs, la plupart d'entre eux ont fait part récemment qu'ils souhaiteraient partir vers un autre établissement. Les lieux sont honnis par leurs propres habitants, que dire alors d'un étranger ! Donc, cette attention de M. Mohamed Bouhali est orientée vers l'encouragement moral du personnel, qui doit aussi bénéficier de la même faveur de la part des parents d'élèves. « Il faut réapprendre à vivre et à cohabiter sur ces lieux dans un climat serein et pacifique. Inculquer aux jeunes les vertus de la science et non les inciter à la haine et la rancœur », dira le directeur de l'Education. En tout cas, les dommages subis par le CEM, un véritable joyau, selon une expression d'un habitant qui intervenait jeudi dernier lors d'une rencontre entre le wali et les représentants des habitants de l'UV n° 14, sont tout simplement énormes. Pour la quatrième fois, les autorités devraient procéder à une restauration de la casse qu'on a fait subir au CEM, dont la face est tout en verre. « On doit verser 1,5 million de centimes pour chaque vitre brisée, de taille 80 x 80 cm, soit une somme globale qui avoisine les 300 millions si l'on estime à 200 le nombre des vitres brisées. En plus, il y a les chaises cassées qu'on doit changer, ainsi que d'autres outils disparus. Et dire que c'est la quatrième fois qu'on répare ces dommages », relève de son côté avec regret le responsable de la formation, M. Mohamed Latafi, qui accompagnait hier le directeur de l'Education. Le wali avait fermement soutenu jeudi dernier devant les représentants des habitants que c'est pour la dernière fois qu'il accorde la restauration du CEM. Plus encore, il indiquera qu'il se constituera partie civile contre quiconque sera reconnu coupable d'acte de vandalisme et de destruction de biens publics et «exiger le remboursement des frais » occasionnés par les dégâts en plus de la condamnation pénale. « On préfère dépenser cet argent pour réaliser d'autres infrastructures scolaires », soulignera-t-il à ce propos. Les autorités locales plaident pour un apaisement de la tension à l'UV 14, usant en cela d'actions qui favorisent le dialogue de proximité, sans toutefois se départir d'une ferme volonté de sévir contre les bandes criminelles qui veulent imposer leur diktat sur les lieux. « Les criminels qui ne veulent pas s'inscrire dans cette logique, j'en fais mon affaire », dira le wali aux représentants des habitants lors de la rencontre organisée jeudi dernier et où l'on a tenté de diagnostiquer le mal et apporter le remède nécessaire.