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A peine entamé, le
dialogue entre Lafarge et les dix-sept travailleurs grévistes de la faim depuis
presque un mois connaît des blocages. A la suite du sit-in des familles des
grévistes de la faim de mercredi dernier, où ils ont barré la route menant vers
et de l'usine une matinée durant, et après la rencontre entre le wali de
Mascara et un groupe de grévistes de la faim, une commission de responsables de
la wilaya a rencontré jeudi dernier les responsables de Lafarge et les
grévistes. Composée notamment du directeur de l'emploi et de l'inspecteur des
affaires sociales, cette commission a essayé de mettre en œuvre ce qui a été
convenu entre le wali et les grévistes de la faim et ce que la direction de
Lafarge a accepté. L'accord consiste à permettre à quatorze grévistes de la
faim de réintégrer leur poste de travail et aux deux autres de bénéficier des
indemnités de départ volontaire.
Les grévistes de la faim exigent que la direction s'engage par écrit à respecter ses engagements. Par contre l'employeur pose comme préalable la levée du campement où séjournent les grévistes de la faim depuis presque un mois et s'engagent des pourparlers dès aujourd'hui à Oran. Qui permettra le déblocage de cette situation ? On ne sait rien. Les parents des grévistes, conscients des dangers qu'encourent leurs enfants, déjà fragilisés et lourdement éprouvés, ne comptent pas rester confinés dans une position de spectateur. Ils accordent un délai à l'autorité publique pour exercer des pressions sur l'employeur avant de durcir leur action de protestation et de soutien aux leurs. D'un autre côté, nous apprenons que plus d'un syndicat international a manifesté son soutien à ce mouvement de protestation, très bien médiatisé sur les réseaux sociaux il faut le signaler. C'est le cas du syndicat européen « Solidaires » qui a envoyé des courriels aux grévistes et qui envisage d'envoyer une équipe observer la grève de la faim, au moins symboliquement, avec ceux qui affrontent le premier cimentier sur le plan international. C'est aussi le cas du syndicat international des travailleurs du bâtiment et du bois qui a pris contact avec les grévistes de la faim. La semaine dernière, lors d'une rencontre des syndicats autonomes arabes à Alger, la question du conflit de ces travailleurs, grévistes de la faim, avec Lafarge a été soulevée. Enfin, Rachid Neggaz, le candidat à la candidature aux élections du 17 avril prochain, a pris contact avec Semmache Aziz, un des grévistes, et lui a assuré qu'il se rendra sur place dans les jours à venir pour témoigner de sa solidarité avec ceux qui se sont privés de nourriture depuis bientôt un mois. C'est ce que nous affirme ce dernier. En tout cas, la journée d'aujourd'hui s'annonce cruciale pour ce conflit qui perdure et qui commence à attirer l'attention même des médias étrangers. Un envoyé du quotidien français Libération s'est déjà rendu sur les lieux et a constaté la détérioration de la santé de ces grévistes. |
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