Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Unités de soins neuro-vasculaires : une urgence

par Dr.Kheir-eddine Litim*

« Les gens qui arrivent à quelque chose dans ce monde sont ceux qui se lèvent, qui cherchent les circonstances qu’ils désirent et, qui, s’ils ne les trouvent pas, les créent. »  G.B.Shaw

Le drame que vit la nation algérienne suite à l’acci dent vasculaire cérébral «A.V.C.» du président, n’est pas un hasard. En effet, à plusieurs reprises les neurologues algériens n’ont jamais cessé de déclarer durant leurs congrès, qu’il est urgent de prendre des mesures afin de  lutter contre ce fléau mondial qui est l’A.V.C.

En juin 2010 durant les journées nationales de neurologie, la société algérienne de neurologie, et de neurophysiologie clinique «S.A.N.N.C» a rédigé des recommandations pour création d’unités de soins neuro-vasculaires (U.N.V.)  

La tutelle, par procrastination, a tout simplement reporté au calendres grecques la mise en place de ces U.N.V ; pire encore elle prend la décision de fermer le service de neurologie du C.H.U d’Oran pour travaux de réfection, qui s’éternisent. A ce jour, la population oranaise n’a pas de service de neurologie et l’équipe de ce service est contrainte  au nomadisme.

Je rappel que bien avant la date fatidique d’avril 2013, plusieurs  hauts dignitaires du régime avaient déjà subi des A.V.C. dont le dénouement fut catastrophique, du fait de la mauvaise prise en charge de ces PATIENTS.

Ces malades ne doivent en aucun cas être transférés à l’étranger (surtout pas en avion). La prise en charge doit se faire dans une U.N.V de proximité dans les trois premières heures; car le temps est précieux «Time is brain».

Le drame que vit notre nation est double. D’une part  notre président est handicapé à vie (délais de mise en route du traitement dépassé); d’autre part, chaque année, une famille algérienne sur trois est frappée par ce fléau.

La prise en charge des A.V.C. est un enjeu de santé publique majeur au regard de leur fréquence, de leur mortalité et du risque de l’handicap pour les individus atteints.

On sait que l’A.V.C. est la première cause de l’handicap acquis de l’adulte; la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer) et la troisième cause de mortalité.

Partout dans le monde les U.N.V. poussent comme des champignons. Aux U.S.A. dès les années 50, elles ont prouvé leur utilité. En Europe il faut attendre les années 80.

Des études épidémiologiques récentes, ont estimé que, chaque année, dans une population d’un million d’habitants d’un pays développé, 2400 patients ont recours à une structure de soins neuro-vasculaire (U.N.V.). Tous ces éléments ont poussé un groupe de travail composé de neurologues et de cardiologues (tous mode d’exercices confondus) a organisé une rencontre thématique  qui se déroulera le 11.04.2014 de 8h30à 12h30 et qui aura pour thème «Cœur - Cerveau» Au terme de cette rencontre nous rédigerons un argumentaire scientifique avec protocole particulier pour création d’U.N.V.  Nous savons qu’avec les moyens financiers dont notre pays dispose, nous pouvons créer dans chaque daïra une U.N.V. Les grandes lignes des avantages des  U.N.V. sont les suivantes:

-Donner aux patients les plus grandes chances de survie et de récupération.

-Structurer la filière de soins dans la prise en charge des  A.V.C. depuis le brancardier en passant par l’ambulancier, le généraliste le radiologue, le cardiologue jusqu’au neurologue vasculaire.

-Ces U.N.V favorisent la recherche et l’enseignement (formation de médecins qui, bien au-delà des neurologues, peuvent être amenés à intervenir dans la prise en charge des A.V.C.)

-Enfin sur le plan économique les U.N.V. permettent aussi de réduire la durée d’hospitalisation et par la même le cout directe de la prise en charge (diagnostic précis et précoce, des investigations plus appropriées et une meilleure prévention des complications).

Je terminerais mon exposé ont disant que: «La vie n’est pas un long événement imprévu.»

* Neurologue Libéral