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Le président du Conseil national de l'Ordre des architectes : Penser à de nouvelles formules de logements

par El-Houari Dilmi

Argument massue pour les candidats à l'élection présidentielle du 17 avril prochain, « la politique du logement a toujours été un véritable enjeu dans l'effort de développement tous azimuts du pays », a indiqué hier le président du Conseil national de l'Ordre des architectes d'Algérie, M. Djamel Chorfi, au micro de la Chaîne 1 de la radio nationale. Avec plus de 300.000 couples qui se marient chaque année, « l'Algérie doit relever le défi de construire une moyenne de 250.000 logements par an », a-t-il expliqué. Au sujet des moyens dont dispose le pays pour arriver à satisfaire la forte demande en matière de logement, Djamel Chorfi a précisé qu'il existe actuellement 35.000 entreprises de construction de logements en Algérie, de la catégorie une à neuf, a-t-il indiqué. « Si chaque entreprise réalisait dix logements par an, cela donnera 350.000 unités/an, ajouté aux moyens et au savoir-faire mobilisés par les partenaires étrangers comme la Chine, l'Espagne, le Portugal ou la Turquie, le pays devrait sortir définitivement de la crise du logement d'ici à fin 2016 », a encore expliqué le président du Conseil national de l'Ordre des architectes. Après la période d'édification qu'a connue l'Algérie après l'indépendance, « la politique imprimée à la construction des logements depuis 1999 connaît un rythme soutenu, l'Algérie devient le premier promoteur immobilier au monde, au vu des chantiers ouverts aux quatre coins du pays, avec près de 2,5 millions de logements en cours de construction », a affirmé l'invité de la radio nationale. Regrettant l'absence d'une main-d'œuvre qualifiée dans le secteur du bâtiment en Algérie, Djamel Chorfi a plaidé pour une « revalorisation des métiers de la construction pour arriver à se hisser à la hauteur des objectifs définis par les pouvoirs publics ». L'implication des organismes de financement comme l'ANSEJ et la CNAC dans la réhabilitation de ces métiers, ajouté à la promotion de l'entrepreneuriat au sein de ce secteur-locomotive et la levée du clivage entre secteur public et privé sont « un levier efficace pour arriver à élever davantage le rythme de construction de logements, tous types confondus, comme cela a été proposé par notre Conseil lors de la dernière tripartite », a encore explique l'invité de la radio. Même s'il est impropre de parler de crise de logement en Algérie, mais plutôt un déséquilibre entre l'offre et la demande, « les nouveaux mécanismes introduits dans la politique du logement, comme la création de nouvelles formes de soutien de l'Etat comme la formule LPA, LPP ou encore la location-vente ont permis à des centaines de milliers d'Algériens d'accéder à un toit » a indiqué le président du Conseil national de l'Ordre des architectes d'Algérie.

Une politique novatrice en matière d'aménagement du territoire, avec la construction de nouvelles villes, la révision des normes en terme d'urbanisme, et la baisse de la pression sur la partie septentrionale du pays sont « autant de leviers à utiliser avec intelligence pour gérer la demande sur le logement et orienter les futurs acquéreurs vers de nouveaux espaces éloignés de la bande littorale », a plaidé l'invité de la radio, soulignant, au passage, la « nécessité absolue de dépasser les anciens réflexes qui ont fait de nombreuses villes des cités dortoirs, avec tout ce que cela induit en terme de déviations et de fléaux sociaux », a-t-il indiqué. Avec l'architecte comme véritable maître d'œuvre, la résolution de l'équation complexe, « celle de concilier la modernité avec l'authenticité de nos valeurs ancestrales demeure l'autre défi majeur dans la politique d'urbanisme et de réalisation de nouveaux ensembles d'habitat », a par ailleurs, expliqué Djamel Chorfi, estimant que de « nouvelles formules de logements doivent être pensées pour être destinées à chaque catégorie sociale en fonction de ses revenus ». La révision des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur, la nouvelle politique en matière d'architecture et d'outils urbanistiques propres à l'Algérie en fonction des spécificités de chaque région, la politique d'amélioration et de requalification urbaines menée au niveau local, les modalités d'accès aux concours nationaux et internationaux d'architecture et les cahiers des charges y afférents, le Prix national d'architecture initié par le président de la République, le rôle de la police d'urbanisme, et l'assurance contre le risque-logement ont été les autres thèmes débattus par l'invité de la Chaîne I.