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Université de Boumerdès : Sellal veut recourir à la coopération technique en matière d'enseignement

par G. O.

Lors de sa visite du pôle universitaire de Boumerdès, le 1er ministre a choisi de se rendre à l'institut de génie électronique et électrique où un exposé sur les missions universitaires et le développement de leurs programmes lui a été fait par le recteur du pôle.

« Comment exploiter les hydrocarbures conventionnelles avec des technologies modernes, c'est à cette question que nous devons avoir les moyens pour y répondre, il faut impérativement le faire», a exigé le 1er ministre. Il a recommandé à son interlocutrice, recteur de l'université Si M'Hamed Bouguera de Boumerdès, de réorienter les programmes et de faire un choix approprié des filières au regard des besoins nouveaux en technologie du pays. Sellal rappelle à cet effet que «l'Algérie est la troisième réserve au monde de gaz de schiste, on va y aller, on va l'exploiter dans 5, 10 ou 15 ans, on va le faire». Il ne manque de relever en outre qu'«on a raté le numérique mais on doit s'accrocher à la nanotechnologie». Il reproche au recteur d'être resté sur le schéma de l'enseignement sur les changements climatiques. « Mais je préfère que vous vous orientez vers l'économie verte, pour nous faire nourrir et créer de l'emploi». Il estime d'ailleurs qu' «il y a trop de spécialités dans cette université, il faut fixer les filières à Boumerdès quitte à ramener des enseignants de l'étranger, il ne faut pas dire qu'il n'y en a pas !» Ce que le ministère de l'Enseignement supérieur n'a pas osé faire, le 1er ministre le décide et instruit les responsables des pôles universitaires à importer le savoir.

Il est clair qu'aujourd'hui il est permis de recourir à la fameuse coopération technique que l'Etat avait «employé» durant les années 60-70 et 80. Il est fort probable que l'Algérie aille vers la reprise de ce concept en revoyant certains de ses volets. Il serait question selon les spécialistes de coopération technique «choisie» selon les exigences de l'économie et du marché nationaux. «Il faut un encadrement de qualité pour le pays, il faut aller vers une spécialisation en pétrochimie parce qu'il faut qu'on aille vers la transformation du gaz surtout, qu'on en a moins aujourd'hui», explique Sellal. Il recommande aussi d'envoyer les Algériens à l'étranger pour se former dans les spécialités en énergie conventionnelle et non conventionnelle (gaz de schiste). Il veut que l'enseignement universitaire en particulier à Boumerdès soit orienté vers les biotechnologies. Il s'emportera presque pour souligner à l'attention du recteur que «vous jetez de l'argent, pour moi, Boumerdès est un pôle d'excellence en technologies, il faut qu'il le soit globalement, vous ne pouvez pas continuer à faire du saupoudrage !» Pour lui, « faire un peu de tout dans un pôle qui doit être spécialisé dans les hydrocarbures et les technologies modernes qu'il leur faut, ce n'est pas bien et ce n'est d'aucune utilité pour le pays».

Sellal demande à ce que «tous les investissements à venir doivent être orientés dans des domaines dont le pays a besoin parce qu'à ce jour, il y a une mauvaise adéquation entre la formation et le marché de l'emploi». Il précise que «nous allons exploiter de nouvelles capacités en hydrocarbures, qui exigent des compétences d'un autre niveau, les élèves de l'Algérie vont être formés dans ce domaine dans l'université de Boumerdès, qui doit aussi assurer la formation des cadres du secteur». Il estime ainsi que «c'est une obligation pour Boumerdès et pour l'Algérie».