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LFP - Vers la tenue d'une AG extraordinaire : Les présidents de club se mêlent de l'arbitrage et refusent le contrôle de leur gestion

par Kamel Mohamed



Les présidents de club des Ligues 1 et 2 ont exigé la tenue d'une assemblée générale extraordinaire de la Ligue de football professionnel afin de revoir les règlements de cette structure de gestion de la compétition dans le but de s'approprier l'arbitrage. Les présidents de club ont estimé que la LFP devrait s'occuper de l'arbitrage, entendre par là la désignation, alors que la Commission fédérale d'arbitrage a de tout temps relevé de la fédération. En fait, il s'agit d'une ancienne exigence de la part des présidents de club, lesquels veulent avoir la mainmise sur l'arbitrage, alors que ce corps est sous tutelle de la FAF, sachant que dans tous les pays, l'arbitrage relève de la fédération. Au temps du regretté Omar Kezzal, l'expérience avait été tentée en confiant la désignation des arbitres à la Ligue nationale de football, alors que tout ce qui est formation et organisation dans l'arbitrage revenait à la commission fédérale. Cette expérience a été non concluante dans la mesure où il était impossible de dissocier la formation et l'organisation de la désignation des arbitres. De ce fait, il ne pouvait y avoir deux commissions, la première à la Ligue pour s'occuper des désignations et la deuxième au niveau de la FAF avec pour mission la formation et l'organisation. Autrement dit, l'exigence des présidents de club de mettre l'arbitrage sous la tutelle de la LFP n'est qu'un règlement de compte purement personnel ! Ces présidents entendent ainsi faire un coup d'Etat au président de la CFA, Belaïd Lacarne, «accusé de privilégier des arbitres au détriment d'autres». En s'attaquant à l'arbitrage, les présidents de club amorcent une rébellion contre le président de la FAF, lequel s'était réuni avec les arbitres, la semaine dernière, afin de calmer quelque peu les ardeurs des uns et des autres. Le président de la FAF avait l'habitude de tenir cette réunion au début de saison, mais il ne semble plus intéressé par le football et le championnat d'Algérie. Il se prépare plutôt à succéder à Issa Hayatou à la CAF après le Mondial-2014. Toutefois, il faut préciser que la LFP a pour attribution de gérer la compétition, alors que les volets formation et organisation relèvent de la FAF. En termes plus clairs, il serait maladroit de confier l'arbitrage à la LFP. Quant aux accusations des arbitres de «corrompus», il faut reconnaître que derrière tout corrompu, il y a toujours un corrupteur. Les présidents de club ne sont pas, par conséquent, au-dessus de tout soupçon. En revanche, ils ont refusé la proposition de la LFP de participer à des séminaires pour les accompagner dans la gestion de leurs clubs. Les présidents ont justifié leur refus par le fait qu'ils refusent toute tutelle ou immixtion dans les affaires internes des clubs. Pour rappel, la direction nationale de gestion et de contrôle (DNCG), au temps de Mohamed Mecherara, avait initié des séminaires dans ce sens. Mais les clubs n'ont pas bronché dans la mesure où il s'agit de les doter d'outils à même de rendre leur gestion saine et transparente. Il se trouve ainsi que les présidents de club ne se soucient pas de la gestion douteuse des clubs qu'ils dirigent, mais ils exigent de s'occuper de l'arbitrage pour exercer leur influence dans les désignations. C'est avec ces présidents de club que la FAF et le MJS espèrent lancer le professionnalisme dans le football algérien où tout demeure faux !