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FFS : Donner une visibilité au secteur de l'énergie

par Salah-Eddine K.

En vue de la construction d'un consensus national sur l'énergie, le FFS a ouvert le dossier sur la question en appelant à un débat national pour toute décision importante en relation avec le secteur.

Un cadre de débat qui, selon le FFS, doit permettre «un échange sur la question entre acteurs politiques, économiques et scientifiques préoccupés par la situation et le devenir du secteur de l'énergie». Selon Ahmed Batatache, 1er secrétaire national de ce parti, il «s'agit de donner une visibilité sur le secteur de l'énergie qui se trouve, pour le moins, géré dans une opacité dont les risques sont fatals pour le pays». A l'ouverture de ce débat auquel ont pris part des partis politiques (Hamas, RCD, PT, MPA et le SG du FLN), l'ex-ministre et expert auprès des Nations unies, Mohand Amokrane Cherifi, a ouvert les débats sur les difficultés qui ont précédé la nationalisation des hydrocarbures et rappelé étape par étape ces moments «historiques» dans lesquels le pays s'est réapproprié la souveraineté de ses sous-sol et de ses richesses minières. «Cet événement majeur dans l'histoire de notre pays a été la résultante d'un combat et d'une volonté politique inébranlable», a indiqué cet intervenant et de s'interroger par la suite «si l'Algérie est toujours propriétaire ou pas des hydrocarbures».

Mohand Amokrane Cherifi craint, toutefois, des intrusions des multinationales pétrolières dans l'exploration, le transport et le raffinage où elles bénéficient des parts importantes de dividendes devant revenir à notre pays dans un climat de « faible performance» et de bradage de ses richesses. Cette situation est imputée à une opacité de gestion du secteur des hydrocarbures. D'où la nécessité selon l'orateur de «la réhabilitation du conseil national de l'énergie actuellement en désuétude». L'intervenant a évoqué dans ce cadre «le renforcement des capacités de négociation de la Sonatrach et formation tous azimuts des cadres». Et le même intervenant de déplorer «un climat de faible performance et de départ des cadres algériens à l'étranger».

SONATRCH RASSURE

De son côté, le conseiller au ministère de l'Energie Ali Hached brossera un tableau sur la politique énergétique du pays. Pour lui, «il faut répondre à la demande de Sonatrach qui doit continuer à être le moteur du développement pour financer l'économie». Chiffres à l'appui, il précise à titre illustratif que «en 1962, le nombre d'abonnés au gaz était de 200.000 alors qu'actuellement il y a 3 millions d'abonnés». L'orateur a, dans ses estimations, souligné la satisfaction de la demande pour l'électricité, le gaz et les carburants qui s'est multipliée considérablement durant les 50 dernières années. Les compagnies publiques (Sonatrach et Sonelgaz) comptent parvenir à satisfaire la demande à moyen et à long terme. «Les réserves en hydrocarbures sont largement suffisantes et disponibles pour les générations futures», a-t-il martelé. Il précisera que «le domaine minier est diversifié avec un potentiel de l'énergie renouvelable disponible et exportable». Des prévisions pour ainsi dire qui à l'horizon 2030-2040 vont assurer de bonnes perspectives énergétiques. De l'avis du P-DG de Sonatrach M. Zerguine, «70 découvertes ont été réalisées par les ingénieurs de Sonatrach». Il ajoutera que «les raffineries viendront en appui grâce aux 6 projets qui seront prêts en 2018». Interrogé sur le retour des étrangers (BP et Statoil), il dira que les travailleurs de ces deux compagnies sont déjà sur leurs lieux de travail, fermant ainsi la parenthèse sur les spéculations autour du départ de ces deux multinationales. L'actuel P-DG de Sonatrach reste confiant sur les investissements qui seront consentis par l'entreprise avec 100 milliards de dollars qui seront injectés dans le développement en amont. Sonatrach reste selon son premier responsable «une entreprise de dimension internationale respectée» et que sa réputation reste intacte.