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L'Aïd aussi a ses saisonniers

par Kamel M.

L'achat du mouton de l'Aid reste une étape, certes importante, dans la préparation de la fête, mais l'ambiance générale est rythmée aussi par des activités commerciales saisonnières qui prolifèrent dans tous les quartiers et à tout coin de rue.

Car une fois l'étape de l'achat franchie, il faut penser à la suite. Le mouton doit être transporté, nourri, égorgé, dépecé?. Et c'est là qu'intervient dans le circuit toute une logistique assurée par le foisonnement de certains métiers saisonniers. D'abord les transporteurs, qui, à bord de leurs camionnettes ou de leurs fourgons, guettent, aux abords des marchés, les clients non véhiculés. Ils assurent le transport du mouton, et la montée des escaliers, même au 6ème étage, si besoin est. Le prix est à négocier.

Maintenant ce mouton, il faut le nourrir. Et c'est dans tous les quartiers, dans des endroits stratégiques et fréquentés, que des vendeurs d'aliments de bétail s'installent. Une brassée de foin, un kilogramme d'orge, le tout pour 150 à 200 dinars.

Et en prévision du jour du sacrifice, pour que la bête ne souffre pas, les couteaux doivent être bien acérés. Cette fonction est prise en charge par des aiguiseurs visibles partout dans la ville aux étincelles qui jaillissent de leurs machines manuelles ou électriques et des outils à aiguiser, des couteaux, des hachoirs, des scies, des couperets?

Il faut penser aussi à préparer le barbecue. Et ce sont des vendeurs installés dans des locaux, ou sur les trottoirs, munis d'une balance pour peser la quantité de charbon demandée. Les prix varient de 60 à 100 dinars le kilogramme, selon les quartiers.

Le jour « J », ce sont des dizaines de jeunes qui se transforment en bouchers d'un jour.

Ils sont très demandés et travaillent en duo ou trio et parcourent plusieurs quartiers ce jour-là. Ils égorgent, dépècent, découpent, le tout pour 2000 dinars.

C'est au troisième jour qu'un autre métier fait son apparition. Le tanneur. Il fait le tour des quartiers, parfois du porte à porte, à la recherche de ceux qui veulent « vendre la peau du mouton, après l'avoir abattu ».