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Raffinerie de Skikda : Arrêts répétitifs à l'unité 100

par A. Boudrouma

L'unité 100 du Reforming 1, de la raffinerie de Skikda, n'en finit pas de surprendre avec des incidents intempestifs à répétition auxquels elle est confrontée, cycliquement, et qui la forcent, chaque fois, à l'arrêt.

Elle venait pourtant à peine d'être livrée par la firme sud-coréenne ?Samsung Engineering' qui a procédé à sa remise à neuf, dans le cadre des travaux de réhabilitation du complexe de raffinage RA1K, ?'dotée de tous les équipements neufs de pointe'' comme l'ont soutenu, fièrement, certains responsables de Sonatrach. Mais la multiplication des incidents sonne comme une fausse note. En effet, déjà le 3 janvier 2013, l'unité 100 qui venait d être réceptionnée se manifeste par une violente déflagration de son four, le 100 F1, de la section pré-traitement. Le complexe avait frôlé le pire et c'est grâce au courage des travailleurs et à l'intervention des éléments de la Force d'intervention de réserve et des moyens propres du RA1K que la progression des flammes a été stoppée, in extremis, et l'incendie maîtrisé. Toute la plate-forme pétrochimique et les habitants du voisinage ont vécu des moments d'angoisse. D'ailleurs en raison de la gravité de l'incident, le wali de Skikda s'est déplacé, la même nuit, pour s'enquérir de la situation. Face aux critiques et aux appréhensions de la population, Sonatrach avait pourtant réagi en minimisant l'incident dans un reportage de l'ENTV.

D'autres incidents de moindre gravité ont été signalés depuis, mais entraînant, malgré tout, l'arrêt d'urgence de l'unité 100.

Et ce n'est pas tout, car dernièrement, le 6 août 2013, encore une fois, cette même unité fait parler d'elle par une autre alerte, suite à d'intenses vibrations provoquées par la défaillance des pompes, nouvellement installées par Samsung, à savoir les -100MP56 A et B. L'unité 100 est mise à l'arrêt et sa réparation achevée, la production a repris le lendemain. Mais en dépit de cela, les techniciens du complexe n'étaient pas au bout de leur peine. En effet, samedi 10 août, un autre incident, toujours lié à la défaillance des deux pompes, survient et de nouveau, c'est la course contre la montre pour tenter de réparer les installations défectueuses et remettre la machine en marche, dans un délai de 2 à 3 jours. Une situation à l'origine de commentaires les plus sarcastiques des travailleurs «Rien que du rafistolage» ont-ils soutenu «sinon comment expliquer ces pannes à répétition». D'autres agents affirment que ces arrêts brusques risquent d'entraîner de sérieux dégâts à d'autres installations, ceci sans compter les répercussions néfastes en matière de production, sachant que l'approvisionnement du marché est déjà suffisamment perturbé. En l'absence de confirmation officielles, certains travailleurs avancent le chiffre d'un manque à gagner équivalent à 200 m³ de naphta traités, en sus de la charge qu'elle assure pour d'autres unités, en GPL pour les unités gaz plant, en toluène et en benzène pour les unités aromatiques et de l'essence légère et du pentane qu'elle produit.

Par ailleurs, une atmosphère tendue règne, depuis le premier jour après l'Aïd, au complexe dont le directeur est parti pour un congé de longue durée (5 mois), et remplacé par le directeur central développement de Sonatrach Aval. Des travailleurs remettent en cause ?'les échelons de mérite de 6% octroyés à certains agents n'y ouvrant même pas droit au lieu de ceux qui ont réellement fourni des efforts au service du complexe.