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Manquant d'entretien ou abandonnés : Des ascenseurs en panne depuis plus de 25 ans

par J. Boukraâ

Le problème des pannes d'as-censeurs n'est pas nouveau en Algérie, particulièrement dans les grandes villes. Le manque d'entretien des ascenseurs commence à peser lourdement sur les locataires.

C'est le cas des 144 locataires des immeubles situés au 3, avenue de Saint Eugène, connus sous le nom de «Batimat Zalamit». Les habitants de cet immeuble interpellent les autorités locales sur l'état des ascenseurs. Ces derniers sont en panne depuis plus de 25 ans, ce qui oblige certains habitants à escalader jusqu'à 13 étages plusieurs fois par jour. De nombreux habitants, malades ou vieillissants, trouvent toutes les peines du monde à vaquer à leurs occupations quotidiennes. Parfois, ils ne descendent ou montent qu'une seule fois par jour à cause de l'effort que cela nécessite. Un vrai cri de détresse est lancé par ces derniers.

Les habitants souffrent de ce manque, alors que matin et soir ils regardent impuissants un appareil vieux de plusieurs décennies tomber en ruine. Ici, les habitants ont même oublié cet avantage, qu'il existe un ascenseur dans l'immeuble. Le cas de cet immeuble n'est pas isolé, puisque des dizaines d'habitations de plusieurs étages réparties à travers le territoire de la wilaya d'Oran souffrent du même problème. En effet, au lendemain de l'indépendance, la plupart des immeubles à usage d'habitation ou HLM (habitations à loyer modéré) disposaient d'un ascenseur. Mais on doit aussi dire que les ascenseurs encore en état de fonctionnement régulier se comptent plutôt sur les doigts d'une seule main.

Aujourd'hui, mis à part quelques privilégiés et les logements AADL, l'écrasante majorité des ascenseurs sont en panne depuis des années. Les locataires de nombre d'immeubles dotés pourtant d'ascenseurs se plaignent à qui veut bien les entendre des pannes fréquentes de ces appareils fort utiles. Les personnes du troisième âge, les femmes enceintes et les handicapés moteurs sont les plus affectés par ce dysfonctionnement. Ils sont contraints de gravir les dix étages, voire davantage, avec tous les risques que cela entraîne.

Pour rappel, une enquête sur les ascenseurs à Oran, menée par un groupe d'étudiants, a révélé que seuls 30% des ascenseurs d'un échantillonnage de 200 unités sont opérationnels. L'enquête a touché plusieurs quartiers et plusieurs types d'immeubles, des immeubles du centre-ville aux ensembles immobiliers anciens et nouveaux. Pour les habitants qui ont encore la chance de bénéficier de ce moyen commode, la recette n'est nullement magique mais due au fait que leur immeuble est géré par un syndic qui veille à ce que toutes les parties communes soient entretenues.