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Ils devaient prêter serment hier : La galère de 675 architectes

par A. El Abci

Près de 675 architectes originaires de pratiquement toutes les wilayas du pays, ayant terminé leur stage de 18 mois et devant prêter serment, lors d'une cérémonie qui devait se dérouler, hier, au théâtre régional de Constantine (TRC), ont eu la désagréable surprise de trouver les portes de ce dernier fermées.

 Selon le 2e vice-président de l'ordre national des architectes, Kamel Benfredj, «nous avons demandé et obtenu l'accord du directeur du théâtre où devait avoir lieu la prestation de serment, mais il semble que cet accord ne suffit pas et qu'il faut également avoir l'autorisation de la direction de la réglementation et des affaires générales de la wilaya, sans laquelle la réunion n'est pas possible». Face à cette situation, une délégation de l'ordre national des architectes conduite par son président, Med Ighmorassen Kaouadji, s'est déplacée au cabinet du wali pour trouver une solution à cette regrettable impasse. En attendant, la tension est montée d'un cran et certains esprits ont commencé à s'échauffer, à telle enseigne que des menaces ont été brandies pour organiser la cérémonie en question dans la rue, ou mieux encore, diront-ils, faire une marche depuis le théâtre jusqu'au cabinet du wali. Pour en savoir plus, nous avons pris attache avec le président de l'ordre national des architectes à son retour de la wilaya, qui nous a déclaré que «la prestation de serment est une exigence dictée par la loi». Et d'expliquer, dans ce cadre, que «les architectes sont tenus à la fin de leur cursus universitaire et après un stage de 18 mois, de prêter serment devant les membres du conseil national de l'ordre des architectes». Et de poursuivre que «tout était en règle jusqu'à vendredi 21 heures. En effet, nous avons fait des demandes officielles au directeur du théâtre qui nous a accordé son OK, mais aussi au directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya de Constantine, une semaine auparavant, mais sans réponse». Et d'ajouter : «Je reviens de la wilaya et je n'ai toujours pas de réponse. C'est scandaleux mais c'est comme ça, dira-t-il». A 10 heures passées, les responsables de l'ordre des architectes ont finalement décidé d'organiser la prestation de serment le même jour et sans plus trader à l'hôtel Ibis, situé pas très loin du TRC, évitant ainsi de la reporter pour une autre date et sanctionner ainsi tous ces jeunes qui sont venus avec leurs familles des wilayas les plus lointaines à l'instar d'Oran, Alger, etc. «Seulement, se désole le président de l'ordre national des architectes, la salle est trop petite et nous passons les candidats par groupe de 30 à 40, ce qui nous prendra beaucoup plus de temps que prévu». Interrogé sur les raisons qu'il pense être derrière cette situation, il dira que «les divergences qui existent entre son organisme et le ministère de l'Habitat en sont à l'origine». Et d'indiquer, «alors que l'ordre des architectes est pour l'application du décret du 26 janvier 2012, qui stipule que 20% des commandes publiques doivent être réservés aux jeunes architectes, le ministère ne trouve pas mieux que de les attribuer à des étrangers et notamment les Chinois». Croyant dur comme fer que «cette grave indifférence des pouvoirs publics et les entraves que nous rencontrons aujourd'hui entrent dans ce cadre», non sans s'exclamer, «fermons nos 17 écoles d'architecture, pourquoi continuer à former des architectes ?!»