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Santé : L'Intersyndicale invitée à «abandonner les revendications rédhibitoires»

par M. M.

Dans une déclaration à l'APS, le chargé de la communication du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), Slim Belkessam, considère que les praticiens de la santé publique, en grève cyclique de trois jours depuis plusieurs semaines, «devraient abandonner les revendications rédhibitoires». M. Belkessam cite l'exemple du syndicat des paramédicaux qui a cessé la protestation après dialogue avec la tutelle. «Le dialogue et le respect mutuel ont porté leurs fruits concernant les revendications des paramédicaux dans le cadre des engagements pris par l'administration, on est arrivé à la fin de la grève des paramédicaux, les praticiens de santé publique devraient s'en inspirer», a estimé Belkessam. Ajoutant que les organisations composant l'Intersyndicale devraient «abandonner les revendications rédhibitoires, arrêter la grève illégale et renouer le fil du dialogue avec l'administration».

Invité à réagir aux déclarations du chargé de la communication du ministère de la Santé, le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), membre de l'Intersyndicale des professionnels de la santé (ISPS), rappelle qu'il faut d'abord que les portes du dialogue du ministère de tutelle soient ouvertes avant de conclure à un refus de la part des syndicats de dialoguer. «Les syndicats membres de l'ISPS (SNPSP, SNPSSP et SNAPSY, ndlr) devraient êtres reçus, comme l'ont été leurs confrères paramédicaux», affirme M. Merabet. Il rappelle qu'en ce qui concerne le SNPSP, «depuis le 14 mars, date de la dernière réunion avec des cadres du ministère, qui n'a abouti à rien de concret, la tutelle n'a répondu à aucune de nos demandes d'audience envoyées au ministre depuis le 19 du même mois».

DEMANDES D'AUDIENCE RESTEES LETTRE MORTE

«D'ailleurs, ajoute le président du SNPSP, lors de la réunion du 14 mars dernier, nous avons senti un revirement de l'administration par rapport à nos revendications», ajoute notre interlocuteur. Pour Lyès Merabet, «ce n'est pas au chargé de la communication du ministère de la Santé de porter un jugement de valeur sur nos actions et nos revendications». «Il y a des accords qui ont été signés avec la tutelle. Si M. Belkessam estime que ces accords n'ont pas lieu d'être, il doit poser la question aux cadres du ministère», affirme encore le président du SNPSP.

Pour rappel, l'Intersyndicale des professionnels de la santé a décidé de reconduire son mouvement de protestation entamé il y a quatre semaines. Une grève cyclique de trois jours sera observée les 27, 28 et 29 mai. Un nouveau rassemblement national est également prévu le mercredi 29 mai devant le siège du ministère de la Santé. L'ISPS dénonce les «mesures répressives» prises à l'encontre des grévistes, notamment les «retenues sur salaire», les «affectations arbitraires» et le «recours aux réquisitions et aux mises en demeure». L'Intersyndicale regroupe le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national algérien des psychologues (SNAPSY) et le Syndicat national du personnel de l'enseignement du paramédical (SNPEPM). Ces syndicats revendiquent, entre autres, l'application des amendements des statuts des différents corps, des corrections dans le régime indemnitaire, l'amélioration des conditions socioprofessionnelles.