Aujourd'hui, le «groupe des quatorze», dont fait partie le MSP, se
réunira pour discuter de la situation du pays, conséquente à l'absence du président
de la République et l'approche des présidentielles. C'est ce que nous a affirmé
Abderezzak Mokri, lors d'un point de presse, à la fin de la rencontre des
militants de son parti, vendredi dans l'après-midi, à l'Hôtel ?Ezzouhour'. Il
ajoutera que les consultations seront élargies, par la suite, à des
personnalités politiques pour «concevoir une vision commune».
Auparavant, lors de son intervention, le nouveau président du MSP a tracé
la trajectoire de son parti avant la tenue du 5ème congrès qui a abouti à son
élection à la tête de son parti et au ralliement du MSP à l'opposition. «Nous
étions les premiers à avoir ouvert la voie aux autres formations politiques
pour rejoindre le processus électoral, dans l'espoir de construire des
institutions», tonnera-t-il. Par là, il a rappelé les élections présidentielles
de 1995 et législatives de 1997. Concernant la période de participation de son
parti à la défunte alliance présidentielle, il dira : «nous avons tenté
l'expérience d'initier des réformes de l'intérieur du gouvernement». Mais sans
renier la portée de cette expérience, il reconnaîtra son échec. Abondant dans
ce sens, il ajoutera : «dix mois avant la tenue du congrès, les 4/5 des membres
de ?majliss echchoura' étaient déjà favorables à la nouvelle orientation du
parti». Selon Mokri, le parti actuellement est «ouvert» à toute personne
voulant rejoindre ses rangs. Signalons que le responsable local du FC (Front du
Changement dirigé par Menasra) a assisté à la rencontre, en tant qu'invité.
Mieux, selon Mokri, le MSP est à la disposition de toute personnalité, de toute
formation animée par le sentiment de servir l'Algérie, la religion musulmane et
la nation arabe. Signalons que le discours de Mokri avait une connotation
vraiment religieuse, par moments. Et l'orateur a fait preuve de beaucoup de
capacités de tribun. S'exprimant sur l'avenir du pays, il reconnaîtra qu'il y a
danger en la demeure. Pour les événements du Sud, c'est-à-dire ce qui se passe
à nos frontières avec le Mali et le Niger, il dira : «n'oubliez pas la
nostalgie de De Gaulle». «La guerre de Libération nationale s'est prolongée de
deux ans parce que la France a tout fait pour séparer le Sud du Nord et créer
une entité au Sud qui lui serait inféodée». Parlons de l'avenir, Mokri plaidera
pour l'émergence de partis politiques forts, d'une société civile forte, d'une
économie productive indépendante des hydrocarbures. Dans ce cadre, il insistera
que le tarissement des recettes pétrolières, prévisibles, à moyen terme, risque
d'être fatale pour le pays. «C'est la disponibilité financière qui permet le
maintien de la cohésion sociale et celle du pays». Cependant, il n'a pas manqué
d'écorcher Chakib Khelil. Lors du point de presse organisé en marge de cette
rencontre, il exigera «la transparence dans le traitement du dossier de la
maladie du Président». Autrement dit, «la confiance entre le peuple et la
classe politique se détériorera davantage». Ajoutons que c'est la première
sortie officielle de Mokri, en tant que président du MSP. «Oran a fourni des vagues
des militants pour le MSP depuis la naissance de notre parti».