Depuis l'entrée en vigueur, au début du mois de mai, de l'interdiction de
circuler, durant la journée, imposée aux poids lourds, la ville respire mieux,
même si quelques réfractaires continuent de prendre des raccourcis afin
d'effectuer les déchargements. Cette mesure, favorablement accueillie par les
habitants des quartiers à vocation de commerce de gros tels que Maraval, Sidi
El Hasni et Les Castors, a fait des mécontents au début de la semaine passée
avec une grève des grossistes qui aura duré 2 jours, avant que ces derniers ne
reprennent l'activité suite à des assurances avancées par l'UGCCA de prendre en
charge les doléances exprimées. En revanche, cette mesure a fait l'affaire des
petits transporteurs, dont le nombre s'est considérablement accru à travers les
aides obtenues dans le cadre des dispositifs Cnac et Ansej. Selon les
transporteurs de marchandises, le nombre a doublé et, de visu, on remarque
nombre de fourgons, flambant neufs, destinés au transport des marchandises.
Globalement, ce sont des jeunes chômeurs qui ont bénéficié des crédits et se
sont retrouvés, sans plan de charge, au vu de la saturation de l'activité, au
point où les tarifs des courses ont connu une chute vertigineuse aussi bien
pour l'intra muros que pour l'extra muros. L'interdiction de circuler, en
diurne, des poids lourds a revigoré l'activité et plusieurs jeunes rencontrés
affirment qu'ils étaient désespérés d'autant qu'après une année, ils étaient
obligés d'entamer le remboursement des crédits et faire face à des charges
conséquentes dont la plus importante est l'assurance du véhicule qui peut
atteindre jusqu'à 160.000 DA. Du côté des transporteurs de grandes lignes et
surtout les conducteurs de poids lourds, cette mesure les pénalise car ils ne
peuvent pas effectuer le déchargement des marchandises en nocturne au vu des
désagréments causés au voisinage.
Cette démarche pouvait être appliquée en cas de zone d'activité
commerciale, en dehors du tissu urbain. Pour le cas spécifique de la ville
d'Oran, cette option est en gestation et sera accompagnée par la création du
site de distribution à El Kerma, où les premiers jalons ont été déjà posés, à
travers plusieurs aires de stockage sous froid. L'une des solutions de fond que
préconisent les opérateurs économiques consiste à la relance du transport
ferroviaire, qui demeure insignifiant et l'exemple le plus frappant demeure la
ligne Oran marine, qui depuis sa remise en service n'arrive pas à s'imposer et
hormis les carburants destinés aux navires, toutes les autres marchandises
s'effectuent par route. Pourtant, l'extension de la gare d'Es Senia devait
répondre à cet impératif, mais ceci semble compromis par l'usage excessif du
transport routier.