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EL-BAYADH : Sortir les hameaux de leur léthargie habituelle

par Hadj Mostefaoui

La coupe était pleine pour ces milliers d'habitants éparpillés à travers les sept hameaux rattachés au chef-lieu de la commune d'El-Bayadh et ils n'y sont pas allés par quatre chemins pour exprimer leur désarroi au premier responsable de la wilaya lors de la première journée de sa tournée de reconnaissance en zone rurale. Une visite pour rappeler également aux citoyens de ces localités profondément enclavées que les pouvoirs publics ne lésinent nullement sur les moyens pour éliminer les disparités régionales en mettant tout le paquet ces cinq dernières années et accorder ainsi les mêmes chances d'essor et de développement à l'ensemble des localités de la wilaya. En d'autres termes, promouvoir un développement socioéducatif afin d'assurer un équilibre régional à l'échelon local.

Cette tournée a eu le mérite pour le wali d'identifier et de recenser un à un les problèmes et difficultés auxquels sont perpétuellement confrontées les populations de la zone rurale qui aspirent tous à un même traitement dans le cadre de la répartition des projets inscrits dans le cadre de l'application des différents programmes de développement, et là-dessus ils ne sont pas du tout gourmands à l'instar des populations citadines.

Ces habitants ont saisi cette unique opportunité qui leur a été offerte, refusant de prime abord de retourner le couteau dans la plaie pour mettre en relief le manque d'attention des élus locaux à leur égard et de l'autre dénoncer l'état de délabrement dans lequel se trouvent leurs villages. C'est tout un chapelet de doléances qui a été égrené par les populations de ces hameaux et porté à la connaissance du wali.

Des écoles primaires sans chauffage ni clôture, pas d'eau courante dans les foyers, des salles de soins vides et glaciales et pire encore des chemins vicinaux minés par des milliers de nids-de-poule, ce qui engendre un isolement sans précédent durant la période hivernale de ces habitants eu égard au manque de transport. Un véritable de chemin de croix lors des transferts de malades vers l'hôpital du chef-lieu de la wilaya, martèlera un citoyen sous le regard malveillant du maire, présent pour une fois sur les lieux à Hamidi Boulanouar et lequel avait perdu son latin, s'enfonçant dans un profond mutisme et dire que pas une seule antenne administrative n'est réellement opérationnelle au niveau de chacun des sept hameaux. Des citoyens qui doivent parcourir plus de vingt kilomètres pour la délivrance d'une simple fiche familiale. Les habitants de chacun de ces hameaux de Ouafeg, P/Méchéria, Hamidi Boulanouar, Oules Amrane, ainsi que ceux d'El-Haoudh, de Mouilha et de Mekter, n'ont pas été exigeants, ils ne faisaient que revendiquer un cadre de vie décent afin que leurs villages soient au moins dotés des commodités et infrastructures de base les plus élémentaires.

En réponse à leurs multiples et légitimes interrogations, le wali leur a annoncé les deux bonnes nouvelles qu'ils attendaient depuis des lustres. Tous les foyers, soit plus de mille familles, de ces sept hameaux bénéficieront d'un quota de logements sociaux, en sus de centaines d'unités retenues au titre de l'habitat rural, et seront alimentés bien avant la fin de l'année en cours en gaz de ville. En effet, les travaux de réalisation de plusieurs lignes de transport de gaz sont en cours tout le long des principaux tronçons routiers. Concernant le chef-lieu de la commune, une troisième bonne nouvelle et pas des moindres a été également annoncée. Il s'agit des travaux de construction d'un nouvel établissement de formation d'infirmiers paramédicaux qui sont sur la bonne voie et l'on a appris que l'ouverture de la future gare routière, réceptionnée depuis plus d'une année, a été mise en adjudication et ne tardera pas à être opérationnelle. Pour les habitants des quartiers populeux longeant l'oued, agacés par les odeurs nauséabondes des eaux usées, il leur a été fait part qu'une entreprise de grande envergure sera prochainement entamée afin de mettre fin à leur long calvaire qui dure depuis que les canalisations de transport des eaux usées de la ville ont été endommagées par les crues.

Pour clore ce long marathon, le wali a animé une rencontre-débat avec les membres de la société civile sous la coupole de la salle de conférences Mohamed Horri. C'est ainsi que l'on y a pu remarquer la présence en force de jeunes diplômés chômeurs, venus faire part au wali de leur perpétuelle quête d'un emploi et plus particulièrement sur la nécessité de mettre sur rail une administration boiteuse et où le manque de sérieux dans l'accueil des administrés et plus grave encore la notion du respect de la ponctualité font cruellement défaut à travers plusieurs administrations locales. L'absentéisme, fléau social, gangrène, à quelques exceptions près, toutes les administrations du chef-lieu de wilaya.

Des bureaux désertés par des fonctionnaires quelques quarts d'heures seulement après leur ouverture au public aussi bien en début de matinée que l'après-midi et il serait souhaitable selon l'avis de tous les citoyens que le premier responsable de la wilaya remette les pendules à l'heure et, à ce titre, le cas de la direction de l'éducation est très significatif, en donnant s'il le faut un grand coup de pied dans la fourmilière.



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