Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Production de lait cru : Vers l'importation de 3.000 vaches laitières

par J. Boukraâ

Dans le cadre des mesures prises pour la promotion de la filière du lait à court terme, pas moins de 3.000 vaches laitières seront importées par la direction des services agricoles de la wilaya d'Oran. Pour la concrétisation de ce projet, la Banque algérienne de développement rural (BADR) devait investir 78.000 millions de dinars. Les 3.000 vaches laitières, qui devront être implantées au niveau de la plaine de M'lata, s'ajouteront aux 5.000 têtes en exploitation à Oran dont la production annuelle est de quelque 20 millions de litres de lait. Ce volume est appelé à augmenter en 2014 pour atteindre 36 millions de litres. Avec l'exploitation des 8.000 vaches, la direction des services agricoles table sur une production de 64 millions de litres de lait, d'ici quelques années. A Oran, la filière lait connaît une sensible et constante évolution en matière de production, celle-ci ayant atteint 20 millions en 2012 malgré les faibles capacités locales de transformation et les différents problèmes que rencontrent les producteurs. L'analyse de ces chiffres fait ressortir qu'en 2012 la collecte du lait à Oran a connu une augmentation de 100% par rapport à l'année 2011 où il a été collecté quelque 10 millions de litres de lait contre 6 millions en 2010. Cette amélioration a pour origine plusieurs facteurs, notamment les mesures prises par l'Etat, qui avait décidé alors d'encourager l'intégration du lait cru dans le système de production pour réduire la facture de l'importation de la poudre du lait. Pour inciter les transformateurs à intégrer le lait cru, une prime a été introduite en plus de la prime d'incitation déjà en vigueur aux collecteurs de lait cru. Toutefois, les mesures du gouvernement ne semblent pas avoir produit les résultats escomptés au niveau de certaines régions à cause de plusieurs problèmes. Outre l'insuffisance d'unités de transformation, la filière est confrontée à la faiblesse de la diversification des aliments de bétail, limités au fourrage concentré et aux herbes sèches, au manque de suivi vétérinaire et à la mauvaise organisation de l'activité de collecte. La difficulté de la collecte du lait cru réside aussi dans la localisation des laiteries par rapport aux élevages et à l'habitude acquise par certains transformateurs de recourir systématiquement à la poudre de lait. De leur côté, certains éleveurs continuent de céder leur production aux vendeurs de lait cru. Signalons dans ce cadre que la consommation du lait cru doit obéir à certaines règles d'hygiène, car le lait non pasteurisé a depuis toujours été associé à de nombreuses maladies graves, voire mortelles. Certaines personnes préfèrent le lait cru en raison de ses soi-disant bienfaits. Or, le risque de maladies associées à la consommation de lait cru excède, et de loin, tout avantage éventuel. Il peut être à l'origine de la brucellose. Ainsi et même si la réglementation exige que le lait vendu soit pasteurisé, les magasins qui proposent du lait cru exercent au su et au vu de tout le monde, encouragés par les éleveurs qui, au lieu de remettre leur production en lait aux unités de transformation, proposent le lait directement aux vendeurs sans se soucier de la santé du consommateur. Cette année, une centaine de vaches atteintes de la brucellose ont été dépistées à Oued Tlélat. L'année dernière, une trentaine de cas de brucellose humaine a été enregistrée à Oran.



Télécharger le journal