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Une famille veut la vérité sur la mort de son fils dans une prison espagnole : Sit-in devant le Consulat d'Espagne

par Mokhtaria Bensaâd



Il est 8h du soir, ce lundi 22 avril. Le téléphone sonne. Une voix inconnue annonce à cette mère de famille la mort de son fils, dans la prison de Barcelone, en Espagne.

Le jeune Omar Saâdi, âgé de 22 ans était parti, clandestinement, en Espagne en quête d'une vie meilleure, outre-mer. Cinq ans après, il revient au pays dans un cercueil. C'est la fin d'un rêve pour ce jeune Algérien et une douleur poignante pour sa maman qui attendait son retour avec impatience. Habillée tout en noir, les yeux cernés et le visage terni par la tristesse, la mère du jeune Omar ne savait où crier sa douleur et son chagrin que de se présenter, hier, devant le Consulat espagnol, dans l'espoir de connaître la vérité sur le décès de son fils. «Je voudrais connaître la vérité sur l'assassinat de mon fils. On l'a tué et le rapport d'autopsie a révélé qu'i l est mort par strangulation», ne cessait de crier, haut et fort, la maman assise devant la porte d'un immeuble en face du Consulat et entourée de sa famille et ses proches qui sont venus la soutenir dans son malheur. «Deux jours avant sa mort», dira-t-elle, «il m'a appelé au téléphone. Je sentais à travers sa voix qu'il se portait bien et lui-même m'a confirmé qu'il allait bien. Mon fils est un sportif. Il est bien bâti. Il n'avait aucun mal. Mais deux jours après, on m'annonce cette mauvaise nouvelle». Le corps du défunt sera rapatrié, dans la matinée de jeudi, à Oran. La famille a désigné un avocat pour prendre en charge cette affaire et faire connaître les circonstances de la mort de ce jeune. Sa sœur Farida qui accompagnait sa mère, aussi attristée du décès de son frère, nous confie que «la famille ne cherche pas à être indemnisée mais voudrait connaître la vérité. C'est un droit de connaître cette vérité». Elle ajoute sur un ton de colère, «mon frère a été assassiné et c'est le rapport d'autopsie élaboré en Espagne qui le confirme et pour le rapatriement de son corps, nous avons payé 85 millions».

Le jeune Omar était marié à une Espagnole et avait un fils âgé de 2 ans. Il vivait à Barcelone. Il y a 5 ans, il avait tenté, lui aussi, l'aventure avec un groupe de ?harraga'pour gagner l'Espagne, en passant par le Maroc. Durant ces 5 années de vie dans la péninsule ibérique, il n'a pas pu régulariser sa situation pour avoir ses documents légaux de séjour, ni trouver du travail pour subvenir aux besoins de sa petite famille. Pour des raisons que la famille du défunt n'a pas pu révéler, il est entré en prison et c'est dans cet établissement pénitentiaire que le drame s'est produit, nous diront la mère et la sœur de Omar.

Durant ce sit-in, tenu par la famille, devant le Consulat espagnol, la mère de Omar Saâdi a demandé à voir le Consul général. Elle a été reçue par le représentant diplomatique de l'Espagne qui l'a bien reçue, dit-elle, et a compati à sa douleur. «Il s'est engagé à me délivrer le visa, dans les plus brefs délais, pour pouvoir partir en Espagne et ramener le cercueil de mon fils. J'ai aussi insisté devant le Consul pour connaître la vérité sur l'assassinat de mon fils. Pourquoi ces jeunes partent à l'étranger. Pourquoi ?», a lancé la maman de Omar, ce jeune qui a payé cher son aventure.



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