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Un diplomate britannique rencontre la société civile

par A. Zerzouri

La Grande-Bretagne sonde l'Algérie profonde. Hier, un représentant du ministère des Affaires étrangères du royaume, M. Martine, était hôte de la ?ville des ponts', où il a rencontré des représentants de la société civile.

La rencontre organisée par l'ambassade d'Angleterre à Alger, qui a pris attache avec le coordinateur du mouvement associatif, M. Latafi Mohamed, pour fixer le rendez-vous d'hier, vise à priori, une meilleure appréciation de la situation sociopolitique du pays de la bouche même de la société civile, loin de la « réalité » reflétée à travers des rencontres officielles souvent étouffée par l'obligation de réserve des uns ou par la « fausse lecture » transmise par d'autres, en sus, bien évidemment, des recherches pour définir les besoins locaux sur différents plans et d'opportunités d'investissements.

C'est ce qui ressort du débat engagé entre M. Martine et des représentants de différentes catégories sociales, dont des diplômés universitaires, des chômeurs, des investisseurs et un syndicaliste du SNTE.

Dans les discussions, les représentants de la société civile ont insisté sur les voies et moyens ou l'aide que peut apporter l'Angleterre pour contribuer au développement local, en matières de partenariats et transfert technologique. Sur ce registre, de jeunes universitaires ont plaidé en faveur d'un investissement d'opérateurs anglais dans le domaine de la Technologie, l'Informatique plus précisément. «Pourquoi la chose (ndlr, création d'unités de production de matériels informatiques) est-elle possible en Inde et à Dubaï, et ne l'est pas en Algérie ? Pourtant, il existe un vivier d'informaticiens très compétents qui obtiennent, par dizaines, des hauts diplômes de l'université Mentouri», s'interroge-t-on, dans ce sens. D'autre part, des membres de la société civile ont posé le problème de l'absence d'un British Council et d'un Centre culturel anglais à Constantine, lequel centre peut contribuer l'amélioration des connaissances de la langue anglaise et ouvrir la voie à une coopération universitaire plus efficace.

M. Martine reconnaîtra la nécessité de l'ouverture d'un Centre culturel et du développement de l'apprentissage de la langue anglaise, tout en prenant note des autres préoccupations évoquées, lors des débats, non sans souligner que l'ambassade d'Angleterre, à Alger, ouvre les portes pour toutes les initiatives d'intérêts communs. Aussi, il ne manquera pas de s'enquérir des actions engagées par la société civile ou le mouvement associatif, notamment les obstacles rencontrés sur le terrain. M. Latafi répliquera à ce propos une réponse franche, «l'action est difficile, mais le mouvement demeure dynamique sur plusieurs fronts».

Les années 90 ? «On a dépassé ce stade», indiquera à son hôte M. Latafi. C'est là une première rencontre du genre qui promet de placer des passerelles entre les deux parties, car des deux côtés, on s'est promis de donner suite aux débats.