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Cancer du sein : Le dépistage précoce à l'épreuve des tabous

par A. El Abci

A l'exemple de ce qui a été mis en pratique à travers d'autres wilayas, la Cnas de Constantine a décidé de convoquer systématiquement toutes les femmes assurées sociales et dépassant les 40 ans pour un dépistage précoce du cancer du sein et ce, après les timides résultats des campagnes de sensibilisation dont le lancement date pourtant de 2010. En effet et selon la sous-directrice de l'agence Cnas de Constantine, chargée de l'action sanitaire et sociale, Mohadeb Salima Mekriche, «l'agence Cnas de Constatine s'est rapprochée de plus 30.000 femmes de toute la wilaya pour un dépistage précoce du cancer du sein, toutefois seules 7.500 d'entre elles se sont présentées pour l'opération. Le dépistage précoce concerne les femmes âgées de 40 ans et plus, et dont l'objectif est une protection et une prise en charge tout aussi précoce, qui permettra dans ce cas une guérison des malades».

Et la sous-directrice d'indiquer : «Nous l'avons avancé de 10 ans le dépistage en Algérie, par rapport à la France où il se fait à partir de 50 ans, pour donner tout son sens au qualificatif de précoce. Car, si la maladie est découverte à cet âge de 40 ans, il sera encore plus facile à traiter et les chances de guérison peuvent alors être de 100%». Et d'ajouter que «c'est beaucoup mieux que d'attendre 50 ans, avec une propagation de la maladie et de possibles complication».

Cependant et en considération du «qu'en-dira-t-on» et des tabous qui entourent cette maladie, les femmes concernées par l'opération de dépistage ne se bousculent pas au portillon. Et Mme Bekriche de souligner dans ce cadre «que c'est vrai que les tabous sont encore tenaces, si bien qu'il n'y a pas beaucoup de femmes qui viennent volontairement et d'elles-mêmes pour un dépistage précoce du cancer du sein». En tout cas, une campagne de sensibilisation de proximité contre cette terrible maladie est menée de façon permanente au niveau des centres de santé de l'agence. «Les femmes qui viennent pour une consultation quelconque, sont ainsi sensibilisées à l'opération de dépistage, les médecins privés, avec lesquels nous avons de bonnes relations, ne manquent pas non plus d'orienter leurs patientes aux services de la Cnas», dira-t-elle.

Dans ce sillage, elle fera état de cas suspects de femmes de moins de 40 ans et non concernées par le dépistage précoce, à l'instar d'une jeune fille de 26 ans dont les analyses ont montré qu'elle avait la maladie. Et la responsable de conclure, en invitant les femmes à dépasser leurs peurs et à faire le premier pas qui sauve, le dépistage. Opération qui est gratuite et qui constitue une protection contre le cancer du sein, maladie sourde et silencieuse, qui est malheureusement mortelle si elle n'est pas détectée à temps.