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Les taxieurs de la station Chitour invités à quitter les lieux

par A. Mallem

« Il y en a marre d'être baladés d'une place à l'autre tous les deux ans. La première fois notre station a été fermée durant 5 longues années par l'ancien wali. Après sa réouverture par le wali actuel, nous avons commencé à travailler en mettant en place une organisation à laquelle ont adhéré les usagers. Et tout marchait bien. Mais voilà maintenant que la mairie vient de nous sommer de déguerpir encore sans nous proposer d'alternatives!». Ce sont les membres du syndicat UNACT (Union nationale des chauffeurs de taxis) qui gèrent la station située à la rue Omar Chitour, derrière la maison des syndicats, qui protestent contre la décision de la mairie de fermer cette station à partir de demain dimanche 24 février, et pour une durée indéterminée, et ce pour y entamer des travaux sur la chaussée en pente, laquelle s'enfonce de plus en plus, constituant un danger pour les passants et les automobilistes eux-mêmes.

Des trous sont apparus au-dessus du mur d'enceinte fait de la pierre de taille qui sépare cette rue de l'avenue Zaamouche qui passe en dessous. Le fait est notoire et chaque jour les citoyens qui passent par cet endroit du centre-ville très fréquenté s'indignent que la commune n'ait pris aucune décision pour fermer cette rue à la circulation. «Est-ce qu'on attend que le mur s'effondre complètement, et la rue avec, pour réagir ?», s'interrogeaient jeudi des citoyens que nous avons rencontrés à cet endroit. Reconnaissant néanmoins que l'endroit est touché par le phénomène des glissements de terrains et que la circulation y devient de plus en plus dangereuse, les taxieurs se sont quand même plaints que les services de la mairie ne leur aient fait, d'après eux, aucune proposition : «Ils se sont contentés de nous lancer sèchement l'ultimatum de quitter les lieux dès dimanche», nous a assuré hier M. Neggar Tayeb, membre de l'Unact que nous avons trouvé à la station.

Essayant de donner un aperçu de la situation résultant de la fermeture de la station, il expliquera que celle-ci dessert une dizaine de destinations environ. Et de citer les quartiers de Boumerzoug, El-Gammas, Daksi, Oued El-Had, La Bum, Ziadia, Djebel Ouahch, Cité Emir Abdelkader, Bab El-Kantara et surtout le Chu, avec plus de 200 véhicules qui transportent chaque jour plus d'un millier de personnes. «Qu'allons-nous faire maintenant pour prendre en charge cette masse d'usagers ? Va-t-on revenir aux anciennes pratiques consistant à prendre l'usager sur le trottoir et à la va-vite en risquant de se faire prendre par la police ?», s'est-il demandé. «Connaissant pourtant les problèmes de la circulation à Constantine et le déficit chronique en moyens de transport urbain, la commune semble prendre des décisions sans se soucier de nos difficultés et de nos peines, ni de celles des usagers !», a ajouté encore ce membre du syndicat des taxieurs. Interrogé sur les propositions éventuelles que pourrait avancer son syndicat, il a déclaré qu'il souhaiterait que la station soit déplacée vers la place du 1er Novembre où à la place Kerkeri.

Contacté hier, le responsable de la communication au niveau de la mairie, M. Nacer Belecheheb, a confirmé l'information relative à la fermeture de la station Chitour demain dimanche pour permettre à la direction de l'urbanisme de l'APC d'engager des travaux de confortement dont le caractère urgent n'est plus à démontrer. «Mais à ma connaissance, a ajouté M. Belecheheb, il a été demandé aux taxieurs et à leur syndicat de proposer des endroits appropriés qui pourraient leur convenir. Malheureusement, ils se sont abstenus de proposer des alternatives. Les solutions existent et pour le moment la station de Kerkeri et l'avenue du même nom se présentent comme les meilleures, techniquement parlant», a-t-il souligné.