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UGTA : La réconciliation n'est pas pour demain

par A.Mallem

Si le règlement intérieur de l'UGTA est respecté et appliqué dans la préparation du congrès de wilaya, je serais prêt à l'organiser dès demain », nous a déclaré, hier, Abdelouahab Arafa, secrétaire général de l'union territoriale ouest de l'UGTA de Constantine, en commentant les dernières déclarations faites par Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale, lors de son passage à Constantine, en évoquant la situation de blocage qui persiste au niveau de l'union de wilaya.

En effet, pour rappel, le patron de la centrale syndicale, pressé par les journalistes, avait laissé entendre qu'il venait d'inviter les responsables de l'instance de wilaya à se réunir autour d'une table pour aplanir leurs différends et tenir le congrès de wilaya. Faute de quoi, il prendrait le dossier en main et des décisions tranchantes seront décidées. « Bien sûr que nous sommes pour la réconciliation et bien disposés à régler nos différends autour d'une table », a répondu de son côté M. Boudiaf Abdelhafid, président de la commission de préparation du congrès de wilaya, structure mise en place depuis deux ans environ. Enfin, pour M. Mehdi Abdelkader, le SG de l'union de wilaya, pour rappel évincé par une décision de la centrale syndicale, « Sidi Saïd a fait cette déclaration parce qu'il était pressé par les journalistes. Combien de fois, en effet, a souligné notre interlocuteur, le secrétaire général avait promis de venir à Constantine pour réunir les différents protagonistes de la crise autour d'une table et régler une fois pour toutes les divergences qui les opposent et paralysent en même temps le mouvement syndical dans la capitale de l'Est. Mais il s'est abstenu de le faire. Et maintenant il entonne le même chant !».

Les déclarations des principaux responsables de l'union de wilaya de l'UGTA de Constantine prouvent, s'il en est, la profondeur des divergences qui continuent de les opposer et entraver l'organisation du congrès de wilaya, «dont la tenue est dépassée aujourd'hui de trois mandats. Sachant que chaque mandat compte quatre ans», a déploré M. Boudiaf. Et de poursuivre : «Nous avons lancé depuis une dizaine de jours l'opération d'élection des délégués espérant que cette fois elle aboutira». Le président de la commission de préparation du congrès a rappelé les efforts qu'il entreprend depuis deux longues années pour arriver à la tenue de ce congrès et sortir de la crise que vit l'organisation à Constantine. «Des unions locales se sont montrées réticentes et ont refusé d'entrer dans ce processus, a-t-il affirmé. Les autres qui ont accepté ont été réunies par le responsable organique de la centrale syndicale et nous sommes sortis avec un accord pour aller au congrès. Malheureusement, sur le terrain, il a été démontré que cet objectif demeure encore otage d'un certain nombre de mécontents au niveau de l'union de wilaya».

Mehdi Abdelkader affirme pourtant qu'il avait personnellement tenté à plusieurs reprises de rapprocher les points de vue et avait proposé aux responsables locaux «d'être des hommes et d'avoir le courage de se réunir autour d'une table comme le propose maintenant, avec beaucoup de retard, M. Sidi Saïd, pour régler le problème à notre niveau sans faire recours à la centrale. En ce qui me concerne, je reste persuadé que c'est la seule voie de sortie de la crise. Je suis sûr que les bonnes volontés existent. Ensuite, il faut donner la parole à l'urne pour trancher entre nous !». Il reprochera ensuite à la commission de préparation du congrès de «n'avoir rien fait depuis son installation».

«Enfin, conclut-il, il faut un congrès qui fasse triompher la véritable démocratie syndicale et non un congrès pour faire passer les copains. En ce qui me concerne, je n'ai aucune ambition et je ne m'accroche pas à mon poste. Quant à Sidi Saïd, il est connu pour sa propension à donner des propos rassurants et des promesses qui ne sont jamais suivis d'effet. Autrement dit, c'est l'aspirine qui ne guérit pas !».

Arafa lui aussi ne manque pas de critiquer la déclaration de Sidi Saïd en exprimant des positions tranchées: «On parle de réconciliation, dit-il. D'accord. Mais il ne faut pas que celle-ci se fasse au détriment du règlement intérieur de l'organisation syndicale. Ceci, parce qu'il y a beaucoup de gens qui profitent de leur responsabilité syndicale pour faire du commerce avec les chefs d'entreprises et cherchent à se faire élire encore au congrès. Et ceux-là, je ne les accepterai jamais au sein de l'UGTA. Et je m'opposerai toujours à leurs candidatures. Je déclare dès maintenant que je ne serais pas candidat, ayant fait mon temps, mais je me battrai pour que ceux qui se sont sacrifiés pour l'UGTA soient les seuls candidats à passer !». A voir l'entêtement des uns et des autres, l'ébauche d'une solution ne semble pas toute faite.