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Gaz naturel : la Protection civile appelle à la vigilance

par K. B.

L'explosion de gaz est un accident domestique majeur, elle concerne d'emblée toutes les personnes présentes sur le lieu d'origine et fait en général des victimes multiples. Elle implique rapidement le voisinage, du fait des phénomènes qu'elle engendre. On peut être victime d'une explosion alors que sa source ne provient pas de chez soi.

Ses conséquences sont particulièrement graves pour les victimes, que ce soit en termes de décès ou de handicaps sévères à long terme. L'explosion, par l'importance des phénomènes qu'elle engendre, touche très rapidement les fonctions vitales de l'individu.

Les victimes d'explosion sont des victimes polytraumatisées. Outre les brûlures par flammes, celles-ci souffrent de blessures diverses comme l'atteinte de l'appareil auditif (surdité) ou de l'appareil pulmonaire. La presse se fait régulièrement l'écho d'explosions de bonbonnes de gaz, asphyxies et intoxications au monoxyde de carbone. Récemment, plusieurs maisons ont été soufflées par des explosions de bonbonnes de gaz à Terny, Maghnia, Khémis, Sebdou, Imama, Tlemcen, Chetouane, Bab Assa, Ghazaouet et Nedroma et même dans les cités universitaires et plusieurs habitants de ces maisons et cités sont décédés ou grièvement blessés dans ces explosions.

Des dizaines d'autres ont été intoxiqués au monoxyde de carbone. Pourtant, des campagnes de sensibilisation organisées et alertes ont été données par la direction de la Protection civile et les services de Sonelgaz, à la population depuis le début de cet hiver, sur les gestes à adopter pour réduire les risques d'explosion de bonbonnes de gaz, et se prémunir contre les risques sanitaires liés aux gaz toxiques.

Dans une brève entrevue sur le sujet, le chef de service de la prévention de la Protection civile de Tlemcen, Omar Boussaid, livre quelques conseils, sur notre journal, afin d'éviter les intoxications au monoxyde de carbone et explosions: «Il faut respecter les consignes d'utilisation des appareils à combustion, ne pas utiliser, pour se chauffer, des appareils non destinés à cet usage, ne pas obstruer les grilles de ventilation et aérer les pièces au moins 10 minutes par jour, même l'hiver, ne pas faire tourner le moteur de la voiture ou un appareil de bricolage dans le garage lorsque la porte est fermée, installer un détecteur avertisseur de CO², faire vérifier les installations à combustion (chaudière, chauffe-eau?) tous les ans par un professionnel, faire effectuer un ramonage des conduits au moins une fois par an. En cas d'intoxication, il faut aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres, arrêter si possible les appareils à combustion, évacuer les locaux et vider les lieux de leurs occupants, appeler les secours, ne réintégrer les locaux qu'après le passage d'un professionnel qualifié». Les intoxications par le monoxyde de carbone sont le plus souvent associées à l'utilisation d'une installation défectueuse de chauffage ou de production d'eau chaude, explique-t-il. «Il est avant tout conseillé de ne jamais se servir de cuisinière ou de brasero pour se chauffer, et de ne pas utiliser les chauffages d'appoint de façon continue. Il est recommandé également d'aérer le domicile tous les jours, et de ne jamais obstruer les grilles de ventilation». Le monoxyde de carbone est un gaz incolore, inodore et souvent mortel. Les principaux symptômes associés à une intoxication par le monoxyde de carbone sont les maux de tête, les nausées, la confusion mentale ou la fatigue. La plupart des accidents dus au gaz et n'impliquant souvent qu'un logement sont dus à des comportements inadaptés, voire au non-respect de la réglementation de la part des usagers. «Le manque de respect des consignes d'utilisation préconisées par le fabricant et les vices cachés en sont les causes les plus fréquentes et la plupart des accidents, fuites et explosions de gaz imputables au gaz naturel (méthane) ont pour cause la vétusté des installations, l'absence d'entretien des appareils et les comportements imprudents», ajoute Omar Boussaid. Pour sa part, un cadre de la Sonelgaz de Tlemcen nous expliquera dans ce cadre que «tous les gaz sont explosifs dès lors que leur mélange dans l'air atteint une certaine concentration. Pour le gaz naturel (méthane), ce mélange se situe entre 5% et 15% de gaz dans l'air ambiant.

Il est compris entre 1,8% et 8,8% pour le gaz butane et entre 2,4 % et 9,3 % pour le gaz propane. En dessous de la limite inférieure et au-dessus de la limite supérieure, il n'y a pas de risque d'explosion. Quand ce mélange air/gaz explosif est atteint, une étincelle suffit. Le simple fait de mettre en route une machine à laver, de décrocher son téléphone, y compris un téléphone portable, d'allumer la lumière ou une cigarette sont suffisants pour que l'explosion se produise. Pour le confinement, Il faut entre 6 et 10 heures pour que l'air ambiant d'une cuisine devienne explosif avec une fuite de gaz, selon l'importance du débit de gaz et du volume de la pièce. Mais cela peut prendre quelques minutes, si le mélange air/gaz se situe dans un coin de mur, sous l'évier, ou à proximité d'un appareil électrique ou d'une flamme».