L'opération de fermeture des marchés hebdomadaires, dans le cadre de mesures gouvernementales visant l'éradication du commerce informel, réalisée à Skikda, comme partout ailleurs tambour battant, semble s'être essoufflée au bout de quelques semaines seulement.

Les jeunes vendeurs, en provenance de nombreuses régions qui venaient squatter l'espace des différentes cités de la ville, avec une fréquence d'une cité par jour viennent de se réapproprier les lieux après avoir manifesté à diverses reprises leur courroux notamment en fermant l'avenue du 20 Août 1955 avec en prime un sit-in devant le siège de la wilaya. Les propositions proposées par les autorités de les délocaliser provisoirement non loin du parking du Complexe sportif Bouteldja de Hamrouch Hamoudi, puis le long de l'oued Zeramna dans la partie basse de la ville n'ont pas fait l'unanimité et la situation était restée bloquée forçant les jeunes à jouer le jeu du chat et de la souris avec les services de sécurité qui surveillaient leurs moindres faits et gestes et surtout anticiper un éventuel retour à la case départ.

Pourtant après moult tergiversations, au moment où tout le monde s'attendait à la poursuite de la lutte contre le commerce informel, voici que les autorités ont consenti à tolérer le retour d'un premier souk hebdomadaire de la cité des 500 logements organisé chaque jeudi. Aussi les habitants de la cité Merdj Eddib ont été surpris par le retour des commerçants de l'informel pour dresser leurs étals dans le souk hebdomadaire du mercredi. Les agents de l'ordre public ont été déployés en renfort de peur d'éventuels heurts entre les habitants de la cité et les vendeurs.

L'instant de surprise dépassé, les choses sont rentrées dans l'ordre et le souk venait de reprendre «ses droits de cité» ne se souciant guère des palabres faits autour de leur retour qui se tiennent ici et là et surtout au sujet de mesures prises à la hâte et qui ont montré leurs limites.