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BLIDA : LA MARGE BENEFICIARE, LES GARDES ET LE «MEDICAMENT CABAS»

par Tahar Mansour



AVEC 7.500 OFFICINES PHARMACEUTIQUES QUI EN SONT MEMBRES, LE SNAPO (SYNDICAT NATIONAL DES PHARMACIENS D'OFFICINES) CONSTITUE, SELON SES ANIMATEURS, UNE FORCE AVEC LAQUELLE IL FAUT COMPTER DANS LE DUR COMBAT QUE MENE CETTE CORPORATION POUR S'AFFIRMER AU NIVEAU NATIONAL AFIN D'OFFRIR LES MEILLEURS SERVICES POUR LES MALADES.

Il faut dire que le secteur de la santé ne peut se dissocier de la pharmacie pour le traitement de toutes les maladies, avec de plus en plus de réussite, est-il encore soutenu. Dans chaque wilaya, le SNAPO dispose de représentation et pour celle de Blida le local qui l'abrite est situé à la cité des frères Brakni, avec 330 officines pharmaceutiques qui y sont affiliées. Nous avons rencontré le secrétaire du SNAPO de cette wilaya, M. Bentorki, qui a bien voulu nous entretenir de la situation dans laquelle se trouvent les pharmacies et le médicament en général.

Ainsi, la première difficulté rencontrée par les pharmaciens a trait à la marge bénéficiaire qui est limitée à 20% pour tous les médicaments, ce qui est nettement insuffisant surtout avec l'augmentation des charges due particulièrement aux salaires qui ont doublé ou même triplé durant ces dernières années. Pourtant, les pharmaciens d'officine œuvrent sans relâche à la promotion du générique dont le prix est nettement inférieur, ce qui diminue les charges sur les remboursements effectués par la CNAS et la CASNOS avec lesquelles, affirme M. Bentorki, «nous entretenons d'excellents rapports». Les relations avec la DSP sont aussi qualifiées de très bonnes par le secrétaire de wilaya du SNAPO, M. Bentorki. Parmi les projets du SNAPO tendant à améliorer les prestations des officines, figure la programmation des gardes qui sont faites actuellement de manière anarchique, des pharmacies ouvrant tous les jours jusqu'à une heure avancée de la nuit et d'autres n'organisant jamais de gardes. D'un autre côté, aucune officine n'organisant ces gardes de manière obligatoire, elles ne sont pas tenues d'ouvrir à des heures fixes et les malades peuvent se déplacer sans trouver de pharmacies ouvertes et cela s'est vu de nombreuses fois durant les jours fériés. Les horaires d'ouverture des officines devraient être eux aussi définis de manière à ce que les malades puissent trouver les pharmacies ouvertes durant les heures définies.

Concernant les médicaments, nous apprenons que la situation s'est nettement améliorée depuis 4 à 5 mois et la plupart de ceux qui étaient introuvables sont disponibles actuellement, surtout les médicaments concernant les maladies chroniques. Un autre problème concernant directement la santé publique est relevé par la plupart des pharmaciens d'officine qui tiennent à dénoncer la pratique des ?médicaments cabas' en référence aux trabendistes. En effet, des personnes malintentionnées ou inconscientes et certains pharmaciens ramènent des médicaments directement de l'étranger, car introuvables en Algérie, sans que ces derniers passent par le contrôle de rigueur qui doit être fait systématiquement aux frontières et des médicaments dangereux ou interdits à la vente ailleurs peuvent - et l'ont été - être découverts dans le circuit commercial en Algérie et constituer ainsi un danger certain pour la santé des citoyens. Le SNAPO, par la voix de son représentant à Blida, affirme que « nous sommes prêts à travailler en collaboration avec la DCP ou toute autre institution pour découvrir et dénoncer ces pratiques qui sont réprouvées par la déontologie et par la loi ».

CONTINUANT SUR SA LANCEE, M. BENTORKI DEPLORE LE MANQUE D'INFRASTRUCTURES ADEQUATES POUR ORGANISER DES SEMINAIRES ET DES JOURNEES AUSSI BIEN A L'INTENTION DES PHARMACIENS QUE DES CITOYENS OU DE TOUS CEUX QUI SONT INTERESSES PAR LA FILIERE MEDICAMENTS AFIN D'APLANIR TOUTES LES DIFFICULTES, EVITER JUSTEMENT L'UTILISATION DE MEDICAMENTS NON CONTROLES OU ENCORE L'AUTOMEDICATION ET INCITER A L'UTILISATION DU GENERIQUE, MOINS CHER ET SOUVENT PLUS EFFICACE. AU NIVEAU DES OFFICINES PHARMACEUTIQUES, IL EST NECESSAIRE, TOUJOURS SELON LE REPRESENTANT DU SNAPO, QU'IL Y AIT UN PHARMACIEN EN PERMANENCE POUR EVITER TOUTES LES ERREURS D'INTERPRETATION DES ORDONNANCES MEDICALES OU AUTRES. MEME LA FONCTION DE PREPARATEUR EN PHARMACIE DEVRAIT ETRE REVALORISEE AU SEIN DES ECOLES DE FORMATION PARAMEDICALE CAR, ACTUELLEMENT, LES PHARMACIES EMPLOIENT DES PERSONNES, PEUT-ETRE DIPLOMEES, MAIS SANS AUCUN RAPPORT AVEC LA PHARMACIE.