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Conclave régional de dissidents du RND à Oran

par Salah C.

Des cadres militants dissidents du Rassemblement national démocratique (RND) de 14 wilayas de l'Ouest ont tenu hier à Oran un conclave au même titre que les conférences régionales tenues récemment à Béjaïa et Alger et ce en perspective de la conférence nationale des cadres de cette formation politique prévue au courant de ce mois à Alger.

Sous la dénomination du «mouvement pour la sauvegarde du RND», les opposants à l'actuelle direction estiment que «le temps est venu de remettre le parti sur les rails et éviter un autre échec aux prochaines élections locales comme cela a été lors des dernières législatives». Pour Nouria Hafsi, une des fondatrices du parti et membre de sa direction, «la création de ce mouvement a été décidé au lendemain des piètres résultats enregistrés le 6 mai dernier et l'heure est à la mobilisation des troupes pour faire réussir la conférence des cadres, avec en ligne de mire l'organisation d'un congrès extraordinaire» du parti que préside Ahmed Ouyahia. Dans leur ensemble, les opposants refusent d'être pris en otage par l'actuelle direction qui, selon eux, «demeure coupée de la base militante» car, selon notre interlocutrice, «comment expliquer la dernière note du secrétaire général du parti pour faire appel à des citoyens non militants à se présenter pour se porter candidats aux prochaines locales ?» Mme Hafsi a estimé que cette démarche va à contre-courant même des statuts du parti qui a toujours compté sur ses militants pour mener à bien les âpres campagnes électorales. Selon elle, «l'heure n'est plus au constat, mais il s'agit désormais de passer à une vitesse supérieure pour mettre en place une stratégie de redressement du parti à travers un plan d'action adopté par la base militante». Selon elle, si le parti a connu un recul sur l'échiquier politique national, «cela s'explique en grande partie par la façon dont il est géré au niveau central et qui a engendré le départ massif de ses meilleurs cadres».

La direction du RND, par la voix de son secrétaire général, s'était exprimée sur ce vent de contestation. Ainsi Ahmed Ouyahia avait souligné, lors d'une conférence de presse tenue en juin dernier, qu'il «n'a de problème ni avec les contestataires de sa gestion ni au regard des résultats de son parti aux dernières élections, encore moins avec le FLN». Au sujet des résultats obtenus aux dernières législatives, le numéro un du RND avait réfuté en premier le fait qu'il serait resté silencieux au lendemain des élections et que des responsables de son parti ont commenté les résultats dès leur annonce. Refusant la thèse de l'échec, il avait précisé: «On a atteint notre objectif premier qui est politique, c'est un succès général des idées et des principes pour lesquels nous luttons, à savoir ceux du courant nationaliste». Selon lui, «avec 68 sièges, le RND s'en est sorti avec un résultat positif et nous sommes le 2e parti qui n'a pas reculé sur la scène nationale» et que la différence du nombre de sièges entre le FLN et son parti «n'est que numérique et se passe de commentaires». Au sujet des contestataires qui se sont manifestés durant les travaux du conseil national qui ont reproché au SG du parti de verrouiller l'activité partisane et de rejeter les idées contradictoires, Ouyahia avait indiqué que «l'exclusion n'a touché que ceux qui se sont présentés aux élections sous la bannière d'autres partis».