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Equipe nationale : La triste réalité du terrain  

par Adjal Lahouari



Ce devait être le match référence pour Halilhodzic et les joueurs de l'équipe nationale. Au lieu de cela, ce fut une défaite très amère qui nous ramène à la réalité. Et pourtant, après une formidable série d'invincibilité, nous avons commencé à croire en cette équipe. L'avons-vue trop belle ? Est-ce un simple accident de parcours ou un dur constat à faire ? Après cet échec à Ouagadougou, les questions fusent, car le doute, ce mal pernicieux, est revenu, gâchant une période de félicité qui a fait rêver tout le monde, joueurs, staff technique et public. Comment une équipe qui a su rallier les suffrages par son jeu et ses résultats s'est-elle écroulée si brutalement ? Et pourtant, plusieurs paramètres paraissaient favorables à nos sélectionnés, et pas des moindres. D'abord, les entames différentes entre les deux formations. Alors que les Maliens se sont inclinés face au Bénin, les Algériens avaient écrasé le Rwanda. Ensuite, la délocalisation du match à Ouagadougou constituait un avantage appréciable pour les Verts. Enfin, on ne peut pas dire que le coach national et ses protégés sont allés vers l'inconnu, puisque, grâce à la vidéo, ils ont «scanné» le jeu de leurs adversaires. Il ne faudrait pas oublier leur excellente entame du match, en ouvrant le score très tôt. Cette réalisation de Slimani aurait dû accentuer leur confiance et faire douter les Maliens. Les Algériens ont eu plusieurs opportunités de creuser l'écart et de plier le match selon la formule consacrée. Au lieu de cela, ils ont gâché des occasions maladroitement, ratant le cadre du gardien malien. Techniquement, comment expliquer ces maladresses de la part de joueurs ayant dépassé depuis belle lurette le cycle de la formation ? Et, au-delà de ces lacunes individuelles, c'est l'absence d'un vrai jeu collectif qui inquiète au plus haut point. Sans cette donnée fondamentale, n'importe qu'elle équipe n'est à l'abri d'un échec. Les Verts n'ont pas su, ni garder le ballon, ni le faire circuler, hormis lors de quelques courtes phases et ce, à l'inverse de leurs adversaires. Lorsqu'on est dominé dans ce domaine, le doute s'installe fatalement, avec les conséquences qui en découlent. Si, dans cet échec, les joueurs sont responsables, Halilhodzic a également sa part. Effectivement, en procédant à des changements en apparence assez anodins, il pensait avoir pris de bonnes décisions afin d'améliorer le secteur qui le préoccupait, c'est-à-dire la défense. Or, la réalité des chiffres - aucun but encaissé lors des derniers matches - aurait dû l'inciter à la retenue. Il a préféré opter pour le gabarit pour contrer la puissance physique des Maliens et leur supériorité dans le jeu aérien. On remarquera que ces derniers ont inscrit leurs deux buts sur des balles arrêtées, ce qui, en principe, remet en cause le choix de l'entraîneur national. Lorsque, à cette grave lacune de l'absence du jeu collectif, on ajoute la maladresse dans la surface de vérité ainsi que la mauvaise prestation de certains cadres hors du sujet dimanche soir, on « comprend » que cette défaite répond à la logique face à des Maliens plus habiles dans la possession et l'utilisation du ballon. Professionnel jusqu'au bout des ongles, Halilhodzic aura certainement pris bonne note de tous ces manques. Le temps presse car un nouveau choc se présente. Aussi, on est curieux de connaître les changements qu'il va procéder.

La composante va subir des remaniements, car il ne peut pas laisser la situation en l'état. C'est une tâche ardue qu'il doit s'efforcer de mener à bien pour faire oublier la déception de Ouagadougou et réinstaurer la confiance. Et quoi de mieux qu'une victoire face à la Gambie pour cette opération ce vendredi ?