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Maladies psychiques : Spécialistes militaires et civils se concertent

par A. M.

Plus d'une centaine de médecins spécialistes civils et militaires, venus de différentes régions du territoire national, se sont rencontrés, hier, à l'occasion du troisième séminaire scientifique axé sur les maladies psychiques qui a été organisé par l'hôpital régional militaire et universitaire Abdelali Benbaatouche de la nouvelle ville Ali Mendjeli.

A travers des communications orales et des exposés audiovisuels, les participants ont mis l'accent, durant cette rencontre, sur la formation continue dans le domaine de ces maladies. Ainsi que sur l'indispensable échange d'expériences avec leurs collègues du secteur civil, afin d'harmoniser les méthodes de traitement des patients, les méthodes d'approche et de diagnostic. Dans ce cadre, quelques intervenants ont mis en lumière, en les examinant, les cas d'angoisse et de désespoir et les troubles psychiques provoqués par des maladies organiques.

S'exprimant à la radio régionale de Constantine à l'ouverture de cette journée, le représentant de la direction générale de l'hôpital, le capitaine Rahmoune Ouafi, a souligné « qu'à l'instar du secteur civil, les méthodes de traitement divergent aussi dans le militaire. Nous voulons procéder à un échange de points de vues et d'expériences avec les praticiens civils, a-t-il dit. Dans notre domaine, poursuit-il, le patient n'est pas le même parce que le militaire évolue dans un terrain de combat où il est constamment confronté à des obstacles, des dangers qui font naître chez lui des états d'âme particuliers. Aussi, les voies et moyens à définir pour traiter ces phénomènes doivent être ciblés, rapides et efficaces en même-temps du moment qu'il est essentiel que le soldat doit être présent à son poste et dans de meilleures dispositions d'esprit. Nous aimerions tant qu'il y ait complémentarité et cohésion entre les praticiens des deux côtés et cela ne peut être que bénéfique pour le citoyen en général ».

Dans le même ordre d'idées s'accordent à dire les spécialistes, et du moment qu'il y a une relation de cause à effet entre les maladies organiques et les maladies psychiques, il importe qu'il y ait une relation étroite entre les spécialistes et des passerelles d'échanges pour soigner le malade. C'est ce qu'a voulu expliquer un spécialiste des maladies mentales, le Dr Mohamed Yekhlef, en disant «n'importe quel spécialiste vous dira qu'il peut se trouver en présence de problèmes particuliers chez un patient, et ces problèmes peuvent cacher des maladies organiques.

Dans ce cas, le traitement doit passer par trois axes : le premier repose sur un traitement médicamenteux, le second sur des soins psychiques par des séances avec le malade. Et nous savons que chez nous en Algérie, la majorité des malades ont horreur de cette méthode, soit par tradition, soit qu'ils n'accordent pas de l'importance à cette méthode. Enfin, le troisième volet c'est le volet socio familial. Et sans la réunion de ces trois volets, le travail du psychiatre ne peut pas fonctionner et donner des résultats positifs».

D'autre part, parmi les maladies organiques qui peuvent provoquer des maladies psychiques, il y a celles du cœur, et comme de juste, elles ont pris une bonne part dans le programme de la journée. Pour le commandant Rachid Leghrik, un spécialiste des maladies du cœur, « cette rencontre est très bénéfique en ce sens qu'elle nous permettra de discuter sur les maladies organiques, notamment les maladies du cœur qui peuvent générer des troubles psychiques chez le patient.

C'est une bonne opportunité pour nous aujourd'hui de collaborer avec nos confrères psychologues et psychiatres du domaine civil, pour tenter de définir une meilleure prise en charge de cette catégorie de patients, afin de leur éviter des complications».